Planes était, sans exagération, l'un des pires films d'animation des dix dernières années. Le long métrage - spin-off de la franchise Cars - n'était pas dédié au cinéma. Il ne devait être offert qu'en vidéo. Malheureusement (ou heureusement; selon le point de vue), quelqu'un a réalisé l'intérêt des enfants pour le projet et a incité les studios Disney à sortir le film dans les salles. Malgré ses qualités artistiques discutables, le film a tout de même récolté une somme importante au box-office, encourageant Disneytoon à produire une suite le plus rapidement possible. Il n'est donc pas surprenant que les critiques et les parents (beaucoup moins touchés par les personnages de Planes que par ceux des autres productions américaines d'animation), attendaient Planes 2 avec une brique et un fanal. Mais, ô surprise, Planes: Fire & Rescue est bien mieux que ce qu'on s'imaginait.
Probablement que Disneytoon s'est entouré d'une équipe plus expérimentée pour ce second chapitre, puisque Planes: Fire & Rescue, qui dépeint les aventures de l'avion d'épandage Dusty Crophopper, possède un scénario plus rigoureux, des images plus nettes et un montage sonore bien plus maîtrisé que l'étaient ceux de son prédécesseur.
L'histoire est beaucoup plus captivante, même enlevante à certains moments. On y retrouve l'avion Dusty qui, pour permettre à son village de retrouver sa piste d'atterrissage, doit faire son cours de pompier du ciel afin d'être l'assistant du vieux Mayday. Des jeux de mots entre les compagnies que nous connaissons et le monde des voitures/avions parsèment aussi le film (une chose qui avait été grandement appréciée dans Cars). On peut donc y voir le restaurant Honkers, le magazine Cariety et la série télévisée Chops. Les séquences de feu sont parfois terrifiantes et la tension dramatique y est à son comble. La trame sonore a aussi été intelligemment articulée. On peut entendre entre autres le très à propos Thunderstruck d'AC/DC.
La finesse globale des images a été aussi grandement améliorée par rapport à l'opus précédent. Nous avons davantage l'impression ici d'avoir affaire à un film de studio au budget millionnaire qu'une oeuvre qui s'est retrouvée inopinément là où elle n'était pas prête à aller comme c'était le cas avec Planes. Même si, bien sûr, on est encore loin de la qualité d'un Pixar ou d'un DreamWorks...
Comme les performances de doublage des sportifs québécois dans les films d'animation n'ont pas été très réussies ces dernières années, nous avions de quoi craindre la présence au générique de la version francophone du film des soeurs Dufour-Lapointe, mais elles font un travail si impeccable qu'il nous est impossible de distinguer les professionnels des trois amatrices (peut-être aussi que le fait de leur accorder plusieurs personnages épars était une meilleure idée que de leur offrir un rôle déterminant comme Disney l'a fait par le passé avec Georges St-Pierre et Joannie Rochette).
Même si, encore une fois, le 3D est inutile, le film a tout de même été pensé pour cette technologie et offre quelques séquences de haute voltige plus impressionnantes encore avec les lunettes stéréoscopiques. Une autre étrangeté est cette annonce avant le film qui dédie l'oeuvre aux courageux soldats américains qui risquent leur vie pour nous protéger... Peut-être que la dédicace est un peu forte pour un film d'animation de ce type, et distortionne le message par l'extravagance du geste.
Planes était un tel désastre qu'on ne peut que saluer l'amélioration et le sérieux investi dans cette suite. Disney a peut-être compris que oui, on peut arriver à faire un succès avec un film qui s'adresse uniquement aux jeunes enfants, mais qu'en y mettant un petit effort supplémentaire, on arrive à séduire aussi les parents et on remplit encore davantage les coffres.