Il faut dire que lorsqu'on a entendu parler pour la première fois d'un spin-off à Harry Potter, peu de temps après la sortie du dernier volet, nous ne pouvions nous résoudre à l'idée que l'entreprise était bien davantage pécuniaire qu'artistique ou symbolique. Mais, comme l'auteure originale de la série, J.K. Rowling, était attachée au projet, nous gardions espoir qu'une oeuvre respectueuse de ses origines et tournée vers l'avenir nous serait livrée. Et nous avions raison d'avoir confiance...
Rowling et son équipe (dont le réalisateur David Yates, qui a travaillé sur quelques chapitres de la franchise cinématographique d'Harry Potter, dont le diptyque final) livrent un produit à la hauteur des attentes. On pourrait même aller jusqu'à dire que, sous certains aspects, Fantastic Beasts and Where to Find Them est plus efficace que certains de ses prédécesseurs.
Ce qu'on remarquera d'abord c'est la qualité des effets spéciaux, spécifiquement l'esthétisme des créatures fantastiques créées par ordinateur. Ce petit « niffleur » qui est attiré par les choses scintillantes et qui ne peut donc s'empêcher de voler l'argent et les bijoux des non-mages (il faut savoir qu'en Amérique les moldus (humains) sont des non-mages) est adorable.
Les décors aussi sont sublimes. Tant la ville de New York que le monde caché des sorciers nous imprègnent d'une magie familière. C'est, par contre, définitivement l'intérieur de la valise de Norbert Dragonneau qui impressionne le plus. Tous ces mondes hétérogènes, rangés les uns à côté des autres dans une mallette en cuir, rendent l'expérience d'autant plus fantastique. Quelques éléments de magie surprenants - dont le parapluie invisible - viennent aussi peaufiner le sort jeté aux cinéphiles.
Pas aussi sombres que certains opus d'Harry Potter, Fantastic Beasts and Where to Find Them s'adresse quand même à un public mature. Certains passages plus intenses et quelques créatures inquiétantes pourraient effrayer les plus petits moldus.
La musique, le style, le ton, beaucoup d'éléments nous rappellent les bonnes années d'Harry Potter. Mais, heureusement, on ne nous enfonce pas Potter au fond de la gorge. Ceux qui n'ont pas vu la première franchise de J.K. Rowling apprécieront tout autant que les autres les aventures de Dragonneau, sans bien sûr ce petit sentiment de « déjà-vu » rassurant que ressentiront les fans. Ceux-ci seront aussi heureux d'apprendre que quelques personnages, dont les elfes de maison, font de discrètes apparitions dans ce nouveau film; une récompense de l'auteure à ses fans dévoués.
Eddie Redmayne, qui a remporté un Oscar pour son interprétation de Stephen Hawking dans The Theory of Everything, incarne un magizoologiste convaincant. Sa timidité et son adoration pour les animaux en fait un personnage attachant auquel le public peut s'identifier. Dan Fogler est aussi fort convaincant dans le rôle d'un non-mage qui découvre, ébaubi, l'existence de la magie.
Fantastic Beasts and Where to Find Them est aussi bon que ce qu'on nous avait promis. Une conclusion un peu longue vient peut-être porter une petite ombre au tableau, mais dans l'ensemble, le travail est réussi.