Dans l'ère dans laquelle on vit, faire un film d'action mettant en vedette des femmes comme principales protagonistes n'était peut-être pas une mauvaise idée à la base (même si celle-ci est loin d'être nouvelle), mais il aurait fallu faire un effort supplémentaire au niveau du propos, de l'histoire, de la trame, afin que le film soit à la hauteur de ses ambitions féministes. Il ne suffit pas de mettre des femmes dans des positions généralement assumées par des hommes pour faire un effort progressiste. The 355 est aussi barbant avec Jessica Chastain, Penélope Cruz & cie qu'il l'aurait été avec Liam Neeson, Bruce Willis et leurs amis durs à cuire. Seule différence : les héroïnes se battent en talons hauts (et évitent les commentaires misogynes).
Dans The 355, les agences d'espionnage du monde entier veulent mettre la main sur une arme technologique plus puissante que tout ce qui a été imaginé auparavant. Elles mettent toutes leurs meilleures ressources sur le coup. Ce sont finalement quatre femmes qui se retrouvent à devoir protéger l'humanité tout entière en empêchant que le précieux système informatique tombe entre de mauvaises mains (lire : celles des méchants hommes). Parce que oui, tous les vilains de cette histoire sont de sexe masculin. On repassera pour la subtilité!
Ce récit d'action et d'espionnage, on l'a entendu des centaines de fois au sein du cinéma américain, tellement qu'on en est lassé. On voit les ficelles de l'intrigue et les clichés se dessiner sous nos yeux et c'est barbant, même frustrant! Le long métrage met en scène des actrices de grand talent et pourtant, on leur a donné des rôles pitoyables, sans nuance. C'est à se demander pourquoi elles ont accepté de participer à un tel navet. On ne s'attache jamais vraiment à leurs personnages, à qui on a mis des répliques minables dans la bouche.
On aurait peut-être pu sauver la mise grâce à des cascades et des combats bien chorégraphiés, mais le tout est filmé avec si peu d'inspiration que, même là, il n'y a pas d'intérêt. The 355 est le premier flop de 2022. Espérons qu'on n'ose jamais produire une suite à ce fiasco!
