La nouvelle comédie de Walt Becker (Van Wilder) s'avère davantage une révérence disgracieuse à la famille de Travolta qu'un divertissement familial. Truffé de faux-sentiments et de situations invraisemblables (aux propensions souvent douteuses), le long métrage n'épatera personne, pas même les plus conciliants en quête de diversion, à moins bien sûr que l'agrément recherché soit sédatif.
Charlie et Dan sont de vieux copains depuis le secondaire. Aujourd'hui ils dirigent ensemble l'une des compagnies de marketing sportif les plus prolifiques au monde. Lorsqu'ils s'apprêtent à signer un très gros contrat avec des clients chinois, Charlie reçoit la visite de son ex-femme Vicky qui lui annonce l'existence de ses enfants. Devant s'acquitter d'une peine de prison de deux semaines pour s'être attachée à un bulldozer, Vicky réclame l'aide de Charlie pour prendre soin de ses jumeaux, maintenant âgés de sept ans, pendant son absence. N'étant pas très doué avec les enfants, Charlie quémandera l'aide de son vieux copain Dan pour traverser cette épreuve plutôt inattendue.
Le sujet est si banal et insipide qu'on se demande comment un comité a pu accepter d'investir des millions de dollars dans cette trame narrative aussi commune et précaire. John Travolta, ce has-been que Tarantino a su remettre sur la carte dans les années 90, y est sûrement pour quelque chose. Le long métrage semble être davantage une frivolité familiale qu'une comédie de Walt Disney. Sa femme Kelly Preston et sa petite fille Ella Bleu Travolta l'accompagnent à l'écran et même son frère Sam Travolta y fait une apparition. Certains vont à l'aquarium, d'autres font de l'équitation pour se divertir en famille, Travolta lui fait des films.
Le scénario manque invariablement de constance. Tous les moyens sont bons pour faire rire l'assistance, aux dépens de la cohésion. Les situations grotesques se multiplient (une fête d'enfants accessible que par l'enclos du gorille, la réceptionniste d'un salon de bronzage trop occupée à draguer pour s'occuper de son client, des médicaments aux effets secondaires absurdes) jusqu'à ce que le fondement du récit finisse par nous échapper complètement. Même la morale semble nous être balancée au visage comme pour s'affranchir de sujet trop profond.
Les personnages secondaires, entre autres interprétés par Seth Green, Justin Long, Matt Dillon et Bernie Mac (d'ailleurs, il s'agit de la dernière performance de ce dernier à l'écran) viennent épargner la comédie d'un échec complet. Bien que la plupart de leurs apparitions soient saturées par un humour facile et insipide, leur performance au diapason change du jeu forcé de Travolta et Williams, qui semblent dubitatifs envers la meilleure manière de transmettre le comique des situations.
En voulant toucher un large public, les cinéastes ont parfois cette tendance suicidaire de choisir un type d'humour élémentaire, enfantin, qui finit par s'apparenter à la vulgarité. On croit sauver la sauce en ajoutant une touche de sentimentalité, une trame sonore débonnaire et le sourire candide d'une fillette déguisée en princesse, mais il est déjà trop tard. Dès les premières minutes de Les deux font la père (qui est d'ailleurs la pire traduction de titre du 21e siècle) on sait que la sauce a cramé et que le contenant est irrécupérable.
La nouvelle comédie de Walt Becker (Van Wilder) s'avère davantage une révérence disgracieuse à la famille de Travolta qu'un divertissement familial. Truffé de faux-sentiments et de situations invraisemblables (aux propensions souvent douteuses), le long métrage n'épatera personne, pas même les plus conciliants en quête de diversion, à moins bien sûr que l'agrément recherché soit sédatif.