The Wolverine est bien meilleur que ce que la bande-annonce fastidieuse nous promettait. Si on veut être très précis, disons que le film The Wolverine est supérieur (à tous les niveaux) à X-Men Origins : Wolverine (pas une tâche très difficile remarquez) et légèrement moins opérant que X-Men: First Class, sorti sur les écrans en 2011. Comme les fans sont habitués de voir évoluer les « super-héros » dans un paysage contemporain et occidental, placer l'histoire de ce nouveau film sur le mutant aux griffes d'adamantium au Japon était plutôt risqué, mais la transition entre les deux mondes s'avère particulièrement efficace. Le pays joue un rôle important au sein de la production. Plusieurs coutumes et valeurs japonaises sont mises de l'avant et expliquent certaines décisions ou réactions des personnages. Ce qui est rassurant. Puisqu'il aurait été plutôt décevant que l'orient n'ait été utilisé que pour ses paysages magnifiques et ses légendes de samouraïs.
Comme on l'a précédemment dit, le pari était audacieux; opposer un mutant immortel à des guerriers japonais, spécialistes du maniement des sabres et professionnels des arts martiaux aurait pu rapidement devenir incongru et tourner en bêtise, mais le récit intéressant et habilement échafaudé (Logan retourne au Japon car un homme qu'il a sauvé lors de la Deuxième Guerre mondiale veut lui faire ses adieux en personne) empêche l'oeuvre de tomber dans l'absurdité. Le mystère qui entoure les véritables intentions du millionnaire pour Wolverine ainsi que celles de la plupart des personnages secondaires - que l'on ne sait pas bons ou méchants - permettent de conserver l'intérêt des cinéphiles, malgré les 126 minutes que dure la production.
Les chorégraphies des combats ont été soigneusement élaborées pour tenir le spectateur en haleine. Les effets spéciaux sont - évidemment - d'une justesse incroyable et les interprètes asiatiques livrent tous des performances impeccables, surtout Rila Fukushima, qui interprète la fille adoptive du mourant, que l'on aime dès les premières secondes. Hugh Jackman est une fois de plus convaincant dans le rôle de ce soldat vindicatif et Svetlana Khodchenkova est drôlement persuasive sous les traits de Vipère. La réalisation énergique et maîtrisée n'abandonne jamais les acteurs et leur laisse toute la place qui leur revient.
Pour ceux qui ne connaissent que les films des X-Men, qui ne sont pas familiers avec l'univers des mutants au-delà des quelques productions cinématographiques des dernières années, il peut être difficile de s'y retrouver. Quel film vient avant l'autre dans la chronologie n'est pas toujours une chose facile à savoir. The Wolverine (qui se déroule après X-Men: The Last Stand; si quelqu'un se posait la question) laisse des pistes aux spectateurs pour lui permettre de comprendre à quel moment on se trouve dans l'histoire globale. Des photos dans un dossier, l'apparition de Jean Grey et, évidemment, la référence à des évènements historiques importants (Deuxième Guerre) amènent le public à se situer.
The Wolverine étonne et charme. Bien sûr, si on s'attend à un chef-d'oeuvre de la cinématographique on risque d'être déçu, mais si nos intentions se limitent au divertissement et aux légères (mais lucratives) stimulations intellectuelles, The Wolverine est probablement un bon choix.