Le sceau de l'histoire vraie est une composante qu'Hollywood utilise à toutes les sauces. Que ce soit un soldat mort en Afghanistan pour défendre son pays, la chute d'une entreprise boursière face au crash économique, l'apologie d'un pionnier du monde information ou juridique, tous les sujets sont bons pour réussir à conquérir les mélancoliques, même l'histoire - banale a priori - d'un couple marié qui résiste à l'oubli. Il ne s'agit pas nécessairement d'un mauvais sujet ou d'une hypothèse importune, au contraire - l'histoire de cette femme qui perd la mémoire et cet homme qui l'aime tellement qu'il tente par tous les moyens de la reconquérir est plutôt charmante -, mais le cinéma américain a cette manie de dénaturer une idée jusqu'à la rendre risible. Le nombre de clichés et de phrases préfabriquées qui gorgent le récit est tellement substantiel - du « Je t'aimerais malgré les épreuves », « Je serai toujours là pour toi » au « Je t'aime comme tu es » et « Je te suivrai au bout du monde » - que le public finit par battre en retraite, ébloui par tant de poudre aux yeux.
Il faut tout de même admettre que The Vow possède une chose que bien d'autres oeuvres du même genre ne possédaient pas (Dear John, The Last Song, pour ne nommer que ceux-là); un mystère. La trame narrative commence par nous dévoiler les moments que l'héroïne a oubliés; son mariage, ses amis actuels, son amour pour l'art, et lorsqu'elle se réveille d'un coma, qu'elle ne se souvient plus de ces choses que le film a précédemment installées, la protagoniste se révèle être une tout autre personne, quelqu'un qu'elle était avant, mais avant quoi? Le spectateur est donc appelé à se questionner sur ce qui a poussé une jeune banlieusarde de bonne famille, étudiante en droit et obéissante, à devenir une artiste végétarienne citadine et légèrement délinquante. La réponse est, par contre, tellement décevante, tellement injustifiée, que le mérite associé au mystère perd inconditionnellement de l'intérêt.
Rachel McAdams (et ses multiples coupes de cheveux), accompagnée de son complice Channing Tatum, s'acquittent de leur rôle, livrent une performance respectable en sus du contexte, mais il serait difficile d'affirmer qu'ils forment le couple de l'année. Ils sont de bons acteurs qui savent simuler la passion et l'affection, mais la chimie qui devrait allier deux protagonistes d'une comédie romantique n'est pas - complètement - au rendez-vous.
Le long métrage sentimental pousse sa chance jusqu'à nous présenter une photo, avant le générique de fin, de l'homme et la femme qui ont inspiré cette histoire et les deux beaux enfants issus de cette union. Si ça, ce n'est pas jouer avec les cordes sensibles du public, je ne sais pas ce que c'est. D'ailleurs, le problème principal de The Vow est probablement cette insistance à l'émotion. Celle-là même qui a poussé les scénaristes à nous faire entendre les voeux de mariage à trois reprises, à ajouter à qui mieux mieux des instants de ricanements entre les deux amoureux pour nous faire comprendre leur incroyable complicité et à décrire le personnage principal comme l'homme parfait; attentionné et compréhensif, dont toutes les femmes rêves. Trop, c'est comme pas assez, qu'on se le tienne pour dit.
Le nombre de clichés et de phrases préfabriquées qui gorgent le récit est tellement substantiel que le public finit par battre en retraite, ébloui par tant de poudre aux yeux.
Contenu Partenaire