Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Prozac Killer.
On ne peut pas dire que l’association entre l’un des plus grands cinéastes en activité (et certainement l’un des plus avant-gardistes, formellement et thématiquement) avec la plus illustre des plateformes de streaming, Netflix en l’occurence, soit la plus fédératrice qui soit. En effet, après « Mank », un film de niche en noir et blanc sur Hollywood qui se révélait très peu facile d’accès et pas particulièrement réussi, le grand David Fincher revient avec une œuvre qui suit les traces d’un tueur à gages. Sauf que « The Killer » est tout sauf un film d’action ou un véritable thriller tel qu’on l’entend et auquel on pouvait s’attendre. Dans un tout autre registre mais tout aussi particulière et singulière que sa précédente, c’est une œuvre qui pourrait passer pour rébarbative et clivante. Monotone, sentencieuse via une voix off omniprésente et anti-spectaculaire au possible hormis une ou deux séquences, c’est un film aussi surprenant que déroutant pour le meilleur comme pour le pire. Le genre d’œuvre à combustion lente que seules certaines poussées de violence viennent nous sortir d’une certaine léthargie.
Et on sent et constate que le cinéaste a eu les coudées franches et a aimé travailler en dehors des studios puisqu’il peut fait ici ce qu’il veut sans aucune contrainte ou conflit artistique avec un studio. Quitte peut-être aussi parfois à en oublier de faire plaisir au spectateur en rendant son cinéma à la limite de l’autarcique et de l’accessible. Il fallait se douter que de toute façon, Fincher n’allait pas nous présenter un film d’action de série avec tueur à gage vengeur. En adaptant la bande dessinée d’un frenchie, il décortique le quotidien d’un tel métier et se pare donc d’une approche vraiment technique et ultra réaliste. On est loin des séquences qui en mettent plein la vue à la « John Wick » ou toute cette fournée de séries B du genre qui ont tenté de singer Baba Yaga. C’est louable mais il pousse le concept, car « The Killer » est presque un film concept, un peu trop à son paroxysme. On hésiterait presque à retitrer le film « Devenir tueur pour les nuls »! Mais derrière un simili B à-ba de cette profession pas comme les autres se dessine aussi une réflexion sur le contrôle dans une activité qui en demande beaucoup. Mais Fincher étend cette notion à bien plus. À notre monde actuel dans sa globalité.
La première séquence interpelle déjà. Située à Paris et se positionnant comme le premier chapitre, car il y en aura cinq correspondant chacun à une étape géographique, elle est incroyablement longue, répétitive et pas forcément très palpitante. Mais le cinéaste nous pose les jalons d’un métier qui demande patience, abnégation, maîtrise, minutie et... contrôle. Et nous le fait bien ressentir. On laissera donc couler pour ensuite suivre la vengeance somme toute classique et déjà vue de ce tueur mais fondue dans ce procédé singulier. Cependant, ce récit trivial est bien trop linéaire et ménage peu de surprises. Et la voix off volontairement omniprésente et redondante finit par lasser voire même nous énerver. Heureusement, la mise en scène de l’un des maîtres en ce domaine est toujours au cordeau même si elle s’avère peut-être moins directement impactante qu’à l’accoutumée. Les confrontations avec chaque cible rattrapent un peu le côté neurasthénique de l’ensemble pour un Fincher moyen et vraiment pas fait pour tout le monde.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
Excellent
Du grand David Fincher! Ont reste accroché au personnage tout le long! C’est intense, c’est violent mais c’est surtout brillant 👌🏻 Quel bon choix pour Michael Fassbender (l’acteur principal), il est trop convaincant et crédible!! Dommage qu’ont nous oblige à être abonné à netflix pour y accéder!! J’aimerais tellement l’acheter!