Spielberg – peut-être est-il un peu blasé des films plus lourds? – essaie ici de s'amuser avec une histoire légère et sans prétention. Le résultat est, comme on pouvait s'y attendre, amusant…mais sans plus.
Après Catch Me If You Can, Steven Spielberg récidive. Il adapte une histoire vraie, celle d'un voyageur très étranger qui doit vivre dans un terminal d'aéroport parce qu'une révolution a eu lieu dans son pays pendant qu'il était dans les airs et que le gouvernement américain ne reconnaît pas son passeport, en plus, aucun vol de retour n'est évidemment prévu pour rentrer chez lui. Tom Hanks joue le rôle de Viktor Navorski, l'étranger, absolument incapable de s'exprimer en anglais, venu à New York avec un boîte mystérieuse, qui devient un véritable problème pour le directeur de la sécurité de l'aéroport, Frank Dixon (Stanley Ducci), qui tentera de s'en débarrasser par plusieurs moyens détournés. Pour en rajouter, Viktor fera la connaissance d'une hôtesse de l'air nymphomane, « elles veulent toutes s'envoyer en l'air », entendra-t-on dans le film. Autour d'eux s'articule une belle histoire, un peu simple, un peu banale, mais qui rend au cinéma cette faculté de divertir innocemment qu'il perd parfois.
C'est toujours agréable de voir un acteur de la trempe de Tom Hanks évoluer dans un environnement aussi restreint que celui d'un terminal d'aéroport, rencontrant à chaque jours les même personnes. Il est très bon, selon son habitude. On peut tout de même déplorer une légère caricature dans son interprétation, mais impossible de lui faire porter tout le blâme. Il co-existe, dans le terminal, avec une cohorte de personnes différentes. Pourtant, aucun d'entre eux ne nous touche particulièrement, sauf pour nous faire sourire à un ou deux moments. Malheureusement, le réalisateur ne s'applique pas non plus à développer les relations entre-eux. Quelques fois pourtant, les personnages peuvent prendre la place qui leur revient à travers des situations cocasses.
Le film exploite ces situations, des rencontres impromptues à l'aéroport, une relation difficile avec un directeur de la sécurité ou avec une très jolie hôtesse de l'air frivole et indécise, une Catherine Zeta-Jones adorable, mais je suis gagné d'avance, plus effacée qu'à l'habitude, avec une bonne humeur et une joie de vivre flagorneuse, mais sans plus. On en vient à se demander si le film a une utilité…et, si en effet divertir peut être une utilité du cinéma, le film gagne son pari.
Un film comme Le terminal a sa place sur les écrans du cinéma d'été, c'est sans équivoque. Cependant, lorsqu'il porte le nom de Steven Spielberg, qui « signe » littéralement une réalisation monotone, se permettant ici et là quelque trouvailles intéressantes, manquant parfois de crédibilité malgré la source réelle de l'histoire, le spectateur est en droit d'en demander un peu plus de sa part, ce dernier film n'a pas du tout la force de ses œuvres du passé.
Spielberg – peut-être est-il un peu blasé des films plus lourds? – essaie ici de s'amuser avec une histoire légère et sans prétention. Le résultat est, comme on pouvait s'y attendre, amusant...mais sans plus.
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