Il n'y a pas beaucoup de mots comparables à « charmant » pour décrire la cinématographie de Nancy Meyers. Comme elle en a l'habitude, elle développe une histoire attachante, truffée de personnages adorables et de musique ensorcelante. Cette fois, elle exploite une thématique plutôt inhabituelle ; celle des femmes en affaires.
Anne Hathaway interprète la présidente d'une compagnie de vente de vêtements en ligne qui a remporté rapidement un très grand succès auprès des internautes, alors que Robert De Niro incarne un homme de 70 ans que l'entreprise engage comme stagiaire. Ce dernier appuiera le personnage d'Hathaway et l'éclairera dans les décisions qu'elle s'apprête à prendre.
Le film s'amorce sur beaucoup de promesses. Le sujet est rafraîchissant, la trame sonore convaincante est et les personnages sont irrésistibles, mais malheureusement le coup de foudre se dissipe et les lieux communs viennent briser la magie, trop vite. Il est presque impossible de faire durer l'intérêt d'une comédie légère de ce type pendant deux heures. Les 121 minutes de The Intern comprennent plusieurs longueurs. Certaines scènes auraient pu être carrément enlevées et le film aurait fonctionné aussi bien malgré cette ablation.
On retrouve aussi dans The Intern nombre de dialogues futiles. Le récit et la réalisation sont, de façon générale, plutôt efficaces, mais plusieurs apartés auraient nécessité quelques resserrements. Évidemment, on ne parle pas des séquences entre Hathaway et De Niro qui sont, pour la plupart maîtrisées, mais davantage de celles qui impliquent des personnages secondaires. Bien que le thème est plutôt original, Meyers n'a pu éviter les clichés. On se serait certainement passé de l'illusion de la massothérapeute qui fait une pipe à son client... Heureusement, on ne s'est pas étendu sur l'incompatibilité des retraités avec la technologie... Mis à part quelques références amusantes en lien avec un fil USB et Facebook, le scénariste a évité les poncifs de ce côté.
De Niro et Hathaway partagent une chimie du type père/fille formidable. Le rôle d'Hathaway lui va à merveille (on ne remet jamais en doute la plausibilité de cette protagoniste entrepreneure) et l'interprète de Jake La Motta fait un travail exceptionnel sous les traits de cet homme veuf et retraité qui s'ennuie et qui décide de retourner sur le marché du travail au bas de l'échelle.
The Intern est un divertissement appréciable qu'on pourrait certainement classé parmi les meilleures oeuvres de Nancy Meyers... Meilleur que It's Complicated, moins bon que Something's Gotta Give et The Holiday, et au même niveau (même si on ne s'adresse pas du tout au même public) que The Parent Trap.