* Vu au Festival du Film de Toronto 2017
Après le triomphe de la comédie Intouchables, les noms des réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache sont devenus un gage de succès. Leur nouveau film est toujours attendu avec impatience par les critiques et le public. Leur plus récent projet, Le sens de la fête, entre dans la même veine que leurs productions précédentes et saura certainement plaire autant aux professionnels qu'aux cinéphiles.
Dans ce sixième long métrage, le duo nous raconte l'histoire d'un traiteur du nom de Max (Jean-Pierre Bacri) qui doit s'occuper d'un autre fastueux mariage. Celui-ci est un peu différent des autres puisqu'il est célébré le jour de son anniversaire. Max mène sa brigade d'une main de fer et enseigne à son équipe à s'adapter en situation de crise. Ce mariage dans un château du 17e siècle pourrait bien être le test ultime pour ses employés qui doivent enfiler des costumes de laquais et gérer des clients difficiles.
La caméra dynamique des réalisateurs transporte le spectateur au coeur de l'action. Les plans-séquences et les longs travellings nous font habilement découvrir les lieux et la dynamique de l'équipe. Les textes affutés, inventifs et colorés sont désormais la marque de commerce de Toledano et Nakache. Le sens de la fête ne fait pas exception à la règle; tout est écrit avec une étonnante précision. L'humour y est également très chirurgical, malgré la frénésie qui règne dans presque chaque scène. La trame sonore, bien intégrée à l'histoire, ajoute aussi à la valeur comique de l'ensemble.
La distribution, qui ne compte que très peu de grandes vedettes, s'avère d'une efficacité sans nom. Il faut dire que le film met en scène un nombre incalculable de personnages secondaires drôles et attachants. La Québécoise Suzanne Clément interprète d'ailleurs l'un de ceux-ci. Ce n'est, par contre, pas elle qui vole la vedette. Le DJ narcissique, joué par Gilles Lellouche, est certainement le plus mémorable du lot. Jean-Paul Rouve se démarque également dans le rôle du photographe déplacé, qui ne tolère pas les gens qui prennent des clichés avec leur téléphone intelligent. Mentionnons aussi la performance remarquable de Benjamin Lavernhe sous les traits du marié condescendant.
Le sens de la fête se démarque d'une part grâce à ses performances d'acteurs éblouissantes, puis pour la finesse de son écriture. Bien que ce film s'avère probablement plus « français » que l'était Intouchables, autant dans sa démarche artistique que dans son propos, il mérite qu'on lui porte une attention particulière au Québec.