On associe souvent le « temps des Fêtes » à du « temps passé en famille ». Sans surprise, les spécialistes du marketing d'Hollywood ont fait la même association (ils l'ont peut-être même créée, en fait) et, chaque année, plusieurs films à grand déploiement - souvent des films d'animation - tentent de s'accaparer le « temps passé en famille » des familles à partir du Thanksgiving américain, qui a lieu cette semaine. Rise of the Guardians est l'un de ces films pour cette année. Il mise sur les lieux communs/les éléments féériques qui peuplent l'imaginaire des enfants en espérant se démarquer de quelques autres films qui viseront le même public d'ici Noël...
Résolument familial, le long métrage d'animation propose qu'une confrérie séculaire formée du Père Noël, du Lapin de Pâques, de la Fée des dents et du Marchand de Sable protège les enfants contre les méchants. En plus de rafraîchir des vieux contes et des vieux personnages, cette amorce promet une bonne quantité de scènes d'action, de batailles et de « virevoltage » - et en 3D (pas de surprise là). Rise of the Guardians est donc exactement le film familial et animé qu'il devait être.
Les péripéties sont intéressantes, le rythme est bon, les revirements sont nombreux et dynamisent le récit, qui n'est jamais en manque de scènes d'action. Franchement, rien à redire de ce côté; Rise of the Guardians est un film d'aventures pratiquement sans temps morts. Comme on pouvait s'y attendre vu les moyens mis à la disposition des créateurs, l'animation est fluide, le dessin sublime et l'atmosphère ainsi créée est féerique et colorée. Parfait pour les enfants, qui composeront sans doute la majeure partie du public de ce film.
Les thématiques abordées sont redondantes (les héros tirent leurs pouvoir des enfants qui croient en eux), mais c'était attendu d'un tel film qui s'adresse tout de même au plus grand nombre ($$). Soulignons d'ailleurs la qualité générale de l'humour, assez habile et assez rigoureuse aussi.
Quand on dit « pratiquement » sans temps morts, c'est qu'il faut faire abstraction de quelques sous-histoires obscures et des flash-backs supposés ajouter de la profondeur aux personnages, alors que c'est complètement inutile. Il n'est pas question ici de personnages à mi-chemin entre les bons et les gentils dont le tiraillement intérieur pourrait donner naissance à une ambiguïté morale... Non, ici les méchants sont méchants, et les gentils sont gentils. Cela simplifie les enjeux, ce qui risque de rendre l'expérience moins palpitante pour les parents.
Et cela risque de mettre en doute la pérennité du film, qui pourrait bien ne marquer que cette saison des Fêtes. La qualité de la production ne risque pas de décevoir les parents qui payeront pour « passer du temps en famille », mais de là à dire que l'expérience marquera les mémoires... On - enfants et parents également - l'aura déjà oublié au Nouvel An...