Dans ce film, qui voudrait nous effrayer (et qui y parvient à certains endroits), on nous oppose la peur d'une possible présence extraterrestre hostile à celle, encore plus terrible, de la folie humaine. Monté comme une docufiction, Le quatrième type tente d'attirer son public par l'attachement à des faits réels, mais n'y parvient qu'en partie. La continuelle relation entre les images d'archives et la fiction ampute le long métrage d'un élément important à son efficacité : l'attachement aux personnages.
Le docteur Abbey Tyler est psychologue dans la ville de Nome en Alaska. Suite à la mort de son mari, la jeune femme décide de poursuivre ses études sur les phénomènes paranormaux qui sévissent dans cette région éloignée de la civilisation. Plusieurs de ses patients disent souffrir de trouble de sommeil et se rappellent toujours des yeux noirs d'une chouette blanche qui les observaient de leur fenêtre. Elle tente d'hypnotiser l'un de ses clients, Tommy Fisher, pour comprendre ce qui cause ces insomnies récurrentes. Tommy réagit fortement et ne veut expliquer ce qu'il a vu après la séance, étant trop troublé et apeuré. Quelques heures plus tard, Tommy se suicide après avoir décimé toute sa famille. Le docteur Tyler tentera de comprendre ces évènements inexpliqués aidés par son ami psychologue, Abel Campos, et le spécialiste des langues anciennes Awolowa Odusami.
Le quatrième type débute sur un étrange aparté : des images de l'actrice Milla Jovovich présentant le long métrage et du réalisateur Olatunde Osunsanmi en entretient avec la véritable psychologue Abbey Tyler, une femme vraisemblablement troublée et détruite par la vie. Lorsque la fiction s'entame enfin, le public a déjà eu le temps de se questionner sur la pertinence d'une telle intrusion. Des images de cette femme au visage creusé et aux allures de fantôme reviennent régulièrement dans le film pour appuyer la fiction, mais un scénario bien construit et assumé n'aurait pas besoin d'un tel soutien. Les spectateurs ne peuvent s'identifier ou même s'attacher au personnage à l'écran avant qu'une vidéo d'archives apparaisse soudain pour appuyer inutilement la narration. Le « splitscreen » est surutilisé et le montage vocal, au début intéressant, s'avère lourd et superflu.
Une anxiété, principalement associée à l'inconnu, à l'incompréhensible, est tout de même présente à plusieurs endroits dans le récit. Certaines scènes d'hypnoses (même si envenimées par le « splitscreen ») sont troublantes, et l'instant où le public verse entre l'acception d'un enlèvement extraterrestre ou l'alternative d'une déraison humaine, génère un questionnement intéressant, voire salutaire.
Le film est une tentative substantielle à l'avancement d'un style cinématographique différent, mais n'arrive malheureusement pas à captiver son public, encore incertain à la fin de la représentation de la valeur d'une telle production. Pour cause d'une construction, inventive certaine, mais inefficace du récit, on ne s'attache pas plus à Abbey qu'à la chouette, son destin ne nous émeut guère même si son visage défait nous implore de croire ses dires. « En fin de compte... Libre à vous d'y croire ou non ».
Le film est une tentative substantielle à l'avancement d'un style cinématographique différent, mais n'arrive malheureusement pas à captiver son public, encore incertain à la fin de la représentation de la valeur d'une telle production.
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