Les mêmes médiocrités, les mêmes stéréotypes, les mêmes jeux languissants, les mêmes histoires insensées, les mêmes comédies romantiques à la sauce hollywoodienne qui vous lèvent le coeur avant même les premières lignes du générique. Ce n'est (encore une fois) pas faute de manque d'imagination que le récit s'avère être une déception - la fatalité d'une destinée qui, dans ce cas, présente une femme qui rencontre l'homme de sa vie en sortant d'une clinique d'insémination, est intéressant, voire insolite - mais la faiblesse du scénario, les répliques décousues, les réactions incohérentes des personnages et la terne performance des acteurs en font un long métrage insipide, dans la lignée de C'était à Rome et Année bissextile.
Zoe est une femme dans la trentaine qui a toujours voulu avoir des enfants, mais elle n'a pas encore rencontré l'homme parfait. Elle décide donc de devenir une mère célibataire et se fait inséminer. Tout semble suivre son plan bien établi jusqu'à ce qu'elle rencontre Stan en sortant de la clinique d'insémination. Bien vite, elle deviendra très attachée à ce fermier et devra lui avouer qu'elle attend un enfant.
Le scénario est parsemé de scènes inutiles - mêmes immondes (de voir une femme enceinte regarder avec un miroir la tête de son bébé sortir de son vagin, ce n'est pas ce qu'il y a de plus ragoûtant, c'est même une satire déplacée face à l'accouchement) et les dialogues ne sont qu'une accumulation maladroite de clichés liés à la grossesse (le gros cul, les poussettes embarrassantes, les responsabilités, les fringales et les extravagances des femmes enceintes). On va même jusqu'à ridiculiser les mères célibataires, les exposant comme des membres d'une « secte », nourrissant leurs enfants de quatre ans au sein et jouant du tambour tout en murmurant des incantations, autour d'une consoeur qui accouche dans une piscine gonflable.
Jennifer Lopez (qui n'a donné aucune performance marquante depuis Selena) et Alex O'Loughlin (ce célèbre inconnu que vous croyez avoir vu quelque part parce qu'il ressemble à tous les autres) n'ont aucune affinité capable de rendre cette histoire (farfelue) crédible. Ils ont tous les deux un jeu plutôt fade, des interactions distancées et des réactions apathiques. Dans ce genre de comédie, on fait souvent appel à un personnage secondaire pour apporter une touche d'humour bienvenue, adoucir la romance, favoriser l'accessibilité, mais dans Le plan B, les deux protagonistes font figures d'amuseurs, de séducteurs et de prêcheurs (un rôle beaucoup trop dur à jouer, même pour l'interprète de Love Don't Cost A Thing).
Malgré les - prétendues - bonnes intentions d'Alan Poul, son film s'avère être une autre légèreté accessoire au cinéma américain, une oeuvre que l'on classe dans la catégorie « divers » et qu'on oublie prestement. Les déboires de la femme enceinte, ses excès et ses malaises ont été exploités si souvent au grand écran que la liste des films analogues serait trop longue à citer. D'approfondir la contingence du destin, les perturbations du hasard aurait été un choix beaucoup plus judicieux et aurait peut-être prévenu l'avortement du plan B.
Les mêmes médiocrités, les mêmes stéréotypes, les mêmes jeux languissants, les mêmes histoires insensées, les mêmes comédies romantiques à la sauce hollywoodienne qui vous lèvent le coeur avant même les premières lignes du générique.
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