********** Le film The Father prend l'affiche en salles en version originale anglaise et sera disponible en français et en version originale en vidéo sur demande. *******
Le drame The Father de Florian Zeller est une addition fort intéressante à l'offre étriquée qu'on retrouve dans les cinémas actuellement. Le long métrage se démarque par la pertinence de son propos, son approche différente et novatrice ainsi que par des prouesses d'acteurs époustouflantes.
Anthony Hopkins tient le projet à bout de bras. Il incarne un octogénaire atteint de démence qui comprend que sa mémoire lui joue des tours, mais qui est trop orgeilleux et trop fier pour admettre qu'il a besoin d'aide. L'acteur s'avère extrêmement touchant et d'une sincérité évocatrice. Olivia Colman, qui incarne la fille du protagoniste et l'aidante naturelle de ce dernier, livre également une performance sensible et poignante. Toutes les personnes ayant déjà côtoyé quelqu'un atteint d'Alzheimer pourront se projeter en elle.
La principale force du film se trouve dans le traitement du sujet. Plutôt que d'aborder le déclin cognitif du point de vue de l'entourage du malade, on a choisi de mettre le public dans sa peau. Ainsi, rapidement, on ne sait plus ce qui est vrai et ce qui est faux. Comme le protagoniste, on baigne en plein délire. Y avait-il un cadre au mur? Y a-t-il un homme dans le salon ou est-ce une hallucination? Ai-je déjà vu cette personne avant? Nous sommes aussi fascinés que troublés par les nouveaux éléments que le scénariste et réalisateur nous laisse progressivement découvrir. Même à la toute fin du film, vous n'aurez pas de réponses claires à vos questions et c'est justement là toute la richesse de cette proposition.
La conclusion s'avère d'ailleurs particulièrement déchirante. Les larmes vous monteront irrémédiablement aux yeux. Florian Zeller propose une oeuvre forte et nécessaire. Bien des gens ont tenté de parler d'Alzheimer au cinéma, mais bien peu y sont arrivés avec autant de vérité que ce cinéaste d'origine française.