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Quand on pense « film de Noël », on s'imagine généralement une comédie familiale un peu burlesque ou un conte fantastique, il est assez rare qu'on se figure un film violent et sanglant mettant en scène un tueur à gages furibond. C'est pourtant ce que propose Fatman. 

La comédie décalée suggère une prémisse intéressante : un enfant odieux et perfide reçoit du charbon à Noël du père Noël et décide d'engager un tueur à gages afin d'éliminer le vieux barbu qui l'a humilié. C'était plutôt audacieux comme histoire, mais l'audace se dissipe peu à peu pour laisser place à un ennui lancinant. Le récit n'est pas suffisamment bien ficelé pour retenir l'attention des spectateurs jusqu'à la finale explosive, étonnante et... étrange. En fait, il y a tout au long du film cette aura d'étrangeté qui flotte dans l'air. On ne sait jamais trop à quoi on a affaire.

On ne sait pas trop quel message les réalisateurs ont voulu passer ici. Au-delà du bruit des balles et des meurtres gratuits, il ne reste plus grand-chose, à part peut-être une bonne idée, mal exploitée. Walton Goggins, qui incarne le fameux tueur à gages, fait preuve d'une intensité déconcertante qui fait profiter l'aspect humoristique du film. Dans le rôle du père Noël, Mel Gibson se débrouille plutôt bien sans être mémorable. Il personnifie un Kris Kringle fatigué, désillusionné et abattu. Sa mère Noël (Marianne Jean-Baptiste), une femme noire maniant habilement la carabine, l'appuie avec tendresse dans sa tâche de gérer la fabrique de cadeaux et de distribuer ceux-ci aux enfants du monde entier à la veille de Noël.

Les amateurs de comédie du type Bad Santa seront probablement satisfaits par cette proposition désaxée des frères Nelms, qui a certainement le mérite de dérouter son public. Pour les autres, il est préférable de passer son chemin. Fatman laisse un goût amer qui ne sera pas apprécié par tous les publics.