Sans aucun doute le film français le plus divertissant de l'été, Le parfum vert entraîne le spectateur dans une suite de situations rocambolesques.
Il y a beaucoup d'Alfred Hitchcock dans cette oeuvre sans prétention qui débute avec un plan sur le chignon d'une femme blonde. Cette dernière porte une perruque et elle n'est pas étrangère à l'assassinat d'un comédien en pleine représentation théâtrale. Un de ses collègues (Vincent Lacoste) est suspecté du crime et il reçoit l'aide d'une dessinatrice (Sandrine Kiberlain) afin de prouver son innocence. Suspense, romance et humour font bon ménage au sein de ce long métrage qui évoque The Man Who Knew Too Much.
Les références ne s'arrêtent toutefois pas là. L'ombre d'Hergé plane partout sur la production et les liens sont nombreux à faire avec Tintin. Le héros s'appelle Martin(tin), les deux protagonistes sont habillés comme le reporter et le Capitaine Haddock, des policiers moustachus ressemblent à Dupond et Dupont, etc. La mythique bande dessinée belge est reproduite à l'écran, amenant avec elle un surplus d'aventures, de péripéties, de poursuites et de rebondissements.
Ce qui est commun à ces deux univers, c'est de voir l'intrigue prendre des ramifications surprenantes, jouant sur le terrain de l'espionnage. L'action qui se déroule au XXIe siècle apparaît intemporelle et elle traite des grands enjeux de l'Europe: le problème des frontières, le spectre du nationalisme et de l'antisémitisme. Un discours politisé en phase avec Alice et le maire, la précédente création de son réalisateur Nicolas Pariser, qui s'avérait plus verbeuse et didactique.
Le parfum vert joue plutôt la carte du pastiche absurde et décalé, dont les ambitions ludiques sont parfaites pour la saison estivale. La mise en scène soignée et souvent en mouvement semble sortir d'une autre époque avec sa musique omniprésente. Le rythme vif tend cependant à tomber au neutre à mi-chemin, à l'instar de l'intrigue qui plafonne et se conclut un peu trop mollement.
Que l'on adhère ou pas à ce spectacle, il faut s'incliner devant le duo en place. À force de jouer des rôles sérieux (notamment dans Amanda et les derniers opus de Christophe Honoré), il est facile d'oublier à quel point Vincent Lacoste excelle en comédie. Moins il en fait et plus il est hilarant dans la peau de cet homme dépassé par les événements. Sa chimie avec la truculente Sandrine Kiberlain (Chronique d'une liaison passagère, 9 mois ferme) surprend et ravit tant les interprètes se complètent à merveille.
Avec ses clins d'oeil à la tonne et son plaisir communicatif, Le parfum vert s'avère une belle découverte en cette période où l'originalité ne fait pas le poids face aux suites. À découvrir en programme double avec le dernier épisode de Mission: Impossible.