Paramount Animation et Nickelodeon Movies avaient une prémisse fort ingénieuse pour un film d'animation : une petite fille imagine un parc d'attractions extraordinaire qui, soudainement, prend vie sous ses yeux. Le terreau était fertile pour développer une histoire épique mettant en scène des manèges fantasmagoriques, qui ne peuvent exister que dans l'esprit inventif d'un enfant, et des personnages colorés, comme un ours bleu sympathique, victime d'hibernation latente. Bien que l'intention était bonne et que certaines propositions originales nous ont fait retomber momentanément en enfance, le film n'est pas à la hauteur de ce qu'il aurait pu être entre les mains d'une autre compagnie, comme Pixar par exemple, qui a su nous faire rêver avec davantage de panache au cours des dernières années.
On apprécie, par contre, beaucoup les valeurs suggérées dans le film. Encourager l'imagination des enfants, leur sens créatif et artistique est nécessaire et la manière dont Wonder Park l'aborde est astucieuse. On s'attache aussi rapidement aux animaux anthropomorphiques qui peuplent le parc des merveilles. Nous avons eu un gros coup de coeur pour Steve, le porc-épic savant.
Il est aussi difficile de résister à l'ours Boomer et à sa bouille adorable. La petite June, doublée avec brio par une Sarah-Jeanne Labrosse efficace, ne donne pas sa place non plus avec son attitude frondeuse et ses rêves immenses. Il faut aussi mentionner que, bien que certains films d'animation soient conçus davantage pour plaire à un sexe en particulier, Wonder Park saura autant séduire les fillettes que les jeunes garçons.
L'histoire du film d'animation devient excitante lorsque la petite June découvre, par hasard, l'existence du parc des merveilles. Malheureusement, il faut patienter une trentaine de minutes avant que l'enfant débarque dans ledit parc et comme le film ne dure qu'une heure vingt-cinq minutes, il ne reste que peu de temps pour installer une trame narrative convaincante. Il aurait probablement fallu mieux diviser les séquences d'action afin de rendre l'oeuvre plus enlevante et attrayante. Mentionnons aussi que le long métrage, très beau visuellement, s'amorce sur des séquences plutôt dramatiques auxquelles on ne s'attendait pas nécessairement. L'élément déclencheur s'avère assez tragique et il nous faut un moment pour se relever de ce bouleversement.
Wonder Park souffre certainement de comparaisons avec les autres productions du même genre qui renferment bien plus de magie et de caractère que lui. Mais, il y en a aussi eu de bien pires, il ne faut pas l'oublier non plus. Tout est une question de perspective...