Quand on se déplace dans les salles pour voir un film comme Le mécano, ce n'est certes pas pour s'y délecter d'une oeuvre cinématographique particulièrement inusitée. Nous sommes foncièrement conscients que le long métrage sera drainé par des scènes d'action spectaculaires à l'excès, que le scénario ne sera ni recherché, ni pertinent, ni même intéressant, et que le tout sera parsemé de séquences de sexe incohérentes et excessivement puériles. Ça, nous le savons et nous nous résignons, mais sommes-nous déraisonnables d'exiger un tant soit peu de cohérence? Le fait que nous nous y attendions devient-il une justification à l'absurdité et donne-t-il droit aux scénaristes de considérer le public comme des attardés?
Après avoir éliminé son mentor suite à une requête de son agence, Arthur Bishop, un tueur à gages solitaire et efficace, prend en pitié le fils de sa plus récente cible, Steve McKenna, et décide de lui apprendre son métier d'assassin. Le jeune homme, impulsif et vindicatif, risque à plusieurs reprises de faire échouer des missions à cause de son orgueil et son inexpérience. Lorsque la cible devient Arthur, Steve l'aidera à abattre le cerveau de l'affaire. Mais, Arthur ayant omis de lui avouer qu'il était le responsable de la mort de son père, il y a fort à parier que Steve se retournera contre son maître.
Jason Statham a peut-être la carrure et le charisme d'un héros d'action, mais, principalement à cause des limites de son jeu - il incarne toujours le même personnage avec la même prestance et la même rage sourde -, il ne sera jamais à la hauteur d'un Bruce Willis ou d'un Sylvester Stallone. Quant à Ben Foster, qui l'accompagne cette fois-ci à l'écran, il semble malhabile, inconfortable dans ce rôle de jeune assassin, éploré (d'ailleurs, cette affliction est assez énigmatique) par la mort de son père. L'acteur sait jouer, il n'y a aucun doute possible (cette lueur inquiétante qui illumine son regard est une qualité rare et précieuse pour un comédien), mais dans le cas présent, les sentiments mitigés qui habitent son personnage et les réactions inconséquentes de ce dernier nous force à nous étonner des facultés incroyables d'Hollywood pour faire paraître minable le jeu d'un acteur de talent.
Même si le scénario a comme but premier de divertir le public masculin grâce à des scènes d'une violence excessive (parfois à l'image d'un jeu vidéo « first person shooter ») et différentes positions sexuelles, il se doit tout de même de respecter une certaine constance. Ici, alors qu'on nous raconte l'histoire d'un assassin professionnel qui prépare chacun de ses coups d'une manière méticuleuse, on laisse énormément de place à la chance, au hasard pour expliquer la réussite de certains mandats - curieusement tous les employés regardent ailleurs lorsqu'il traverse, tranquillement, les cuisines d'un manoir colombien, après avoir assassiné le chef d'un cartel. Comment pouvons-nous nous laisser transporter par un récit qui ne fait aucun sens?
On ne se sent pas trahi, ni déçu après avoir vu un long métrage comme Le mécano puisque nous ne nous attendions à rien de plus qu'un film superficiel et puéril, mais on en ressort tout de même découragé face à cette usine à navets que représente trop souvent Hollywood. Il y a des preuves concrètes - Die Hard, Red - qu'un film d'action, même dans sa plus simple expression, peut entraîner d'honorables résultats, tant au box-office qu'au niveau de son efficacité, alors pourquoi s'entêter à produire des horreurs du genre qui, soyons honnête, ne font que miner la crédibilité de tous les autres films du même genre qui lui sont associés.
Nous sommes foncièrement conscients que le long métrage sera drainé par des scènes d'action spectaculaires à l'excès, que le scénario ne sera ni recherché, ni pertinent, ni même intéressant, et que le tout sera parsemé de séquences de sexe incohérentes et excessivement puériles. Ça, nous le savons et nous nous résignons, mais sommes-nous déraisonnables d'exiger un tant soit peu de cohérence?