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“Juste la fin du Monde” Prise 2
Film d’auteur par excellence, ici “le Père” est joué par le réalisateur qui, lui, étant jadis du même âge que le personnage de son fils à l’écran (17 ans) qui passe un “mauvais quart d’heure” par son orientation sexuelle...donc le réalisateur Honoré parle, s’interroge à travers le personnage de son fils...il nous démontre qu’entre les deux événements qui les séparent 32 ans se sont écoulés...et pourtant nous sommes en 2022 et comme c’est “un besoin essentiel”....toujours avec “la même conviction” silencieuse, avec la même recherche insoupçonnée de vouloir (à tout prix) “la bénédiction” du “Paternel” sur leur orientation sexuelle. Ce qui m’a frappé dès les premières images de ce film est la “façon” de tourner les scènes...ma foi ! “à la Québécoise”...à la Xavier Dolan, caméra épaule, cadrage gros-plants, grande liberté des comédiens et puis il y a la “touche” Jean-Marc Vallée, caméra-épaule aussi, légèreté d’équipement de tournage mais surtout en “lumière naturelle” et grande liberté des comédiens...pour Dolan et “sa façon” de tourner, je fais référence à son fameux “Juste la fin du Monde”
(Juliette nous joue du “Binoche” par excellence)
annexe
Il y a cette scène de nue que le réalisateur nous lance en pleine figure, comme-ça, sans nous prévenir, nous provoquant ?...où est-ce “cette activité” Sexuelle vieille comme le monde qu’il demande à tous les Paternels de la terre de “bénir” ???
Christophe Honoré a fêté l’an passé ses vingt ans de carrière au cinéma. C’est un auteur connu et reconnu avec un style assez identifiable qui fait clairement partie de ce que l’on peut nommer le cinéma d’auteur français. Dans tout ce que cette appellation (d’origine contrôlée si l’on peut dire...) peut avoir de bon comme de mauvais. Et, justement, « Le lycéen » est la parfaite synthèse de tout ce dont peu accoucher ce type de cinéma, et donc par ricochet le cinéaste. En gros, ici on alterne le meilleur et le pire de son cinéma dans une œuvre qui s’assume comme en partie autobiographique et en hommage à son propre père. D’ailleurs c’est Honoré lui-même qui joue le rôle du père, dont le décès sera le point de départ de cette chronique d’un adolescent de notre époque. La symbolique est là et ce film semble fonctionner comme une sorte de catharsis pour le metteur en scène.
Reconnaissons d’abord au film sa plus grande qualité et probablement sa grosse valeur ajoutée: révéler un jeune acteur incroyable et époustouflant. Alors oui, des enfants ou adolescents acteurs qui débutent devant la caméra, depuis une dizaine d’années, il y en a des tonnes qui sortent du lot, épatent et méritent maintes louanges. Les compliments concernant ces comédiens en herbe en deviendraient presque galvaudés à force de voir défiler de jeunes pousses talentueuses, que ce soit des bambins ou des jeunes adultes. Déjà vu dans « T’as pécho », le jeune Paul Kircher est ici sensationnel. Il porte le film sur ses frêles épaules en jouant un adolescent lycéen, accessoirement gay mais que cela ne définit absolument pas ici, plus vrai que nature. Dans l’air du temps même on pourrait dire. Il est juste, espiègle, humain et crédible jusqu’au bout des ongles. C’est le véritable moteur de ce « Lycéen » et un César du meilleur espoir masculin semble lui être déjà promis. Et petite précision accessoire : le générique de fin, de sa typographie à sa manière de défiler, est de toute beauté.
Dommage que tout le film ne soit pas aussi lumineux et réussi que peut l’être l’interprétation du jeune acteur. En effet, Honoré est capable du meilleur (le second cycle de sa filmographie, à partir de « Dans Paris » et poursuivi avec son magique et magnifique meilleur film, « Les Chansons d’amour ») où poésie, moments en apesanteur et réalisme un peu intello côtoient une mise en scène magnifique. Mais, depuis quelques films, Honoré sombre parfois dans les pires travers du film d’auteur parisien pur jus, souvent prétentieux et chiant, et on n’est clairement moins emballé (« Chambre 212 » ou « Guermantes » en sont le parfait exemple). Le début et la fin de « Le lycéen » cochent cette case, soit toutes les séquences en Savoie. Mais, une fois à Paris, une ville qu’il sait si bien filmer, notamment dans la brume hivernale, il livre ses meilleures séquences. Dont certaines, belles et envoûtantes comme celle du karaoké. Parfois cru, parfois à côté de la plaque mais toujours bourré de Cinéma avec un grand C et de scènes puant le vrai, son dernier film semble être bicéphale tout en étant bien la parfaite synthèse de son cinéma. Mais si on n’est pas client, les deux heures que dure le film pourront sembler longues. Sinon, cela reste tout de même dans la moyenne haute de sa filmographie et on ne peut s’empêcher de trouver cet hommage au père touchant.
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