The Hobbit: The Desolation of Smaug fait partie des films les plus attendus de l'année 2013. Évidemment, le long métrage s'adresse à un gratin bien particulier, fan de fantastique et d'histoires épiques. Esthétiquement parlant, The Hobbit: The Desolation of Smaug est presque irréprochable. Les combats sont magnifiquement chorégraphiés, les costumes, les maquillages, les coiffures, les décors sont extraordinaires, spectaculaires, et tous les adversaires mythiques des nains (l'ours-garou, les araignées géantes, les orques, et, bien sûr, le dragon Smaug) s'avèrent tout aussi impressionnants visuellement qu'inquiétants émotionnellement.
Ce qui dérangera peut-être les fans est l'ajout de certaines trames narratives qui ne se retrouvaient pas dans le livre original. L'elfe Tauriel, jouée par Evangeline Lilly, est probablement le plus important et le plus audacieux. Pour une meilleure cohésion et pour augmenter le quota de femmes (lire ici : pour allonger l'histoire et réussir à faire trois films avec un bouquin de seulement 370 pages et ainsi étirer vainement la franchise pour quelques millions supplémentaires), Peter Jackson a choisi de créer un nouveau personnage, une elfe belliqueuse, mais sensible, qui s'éprend de l'un des nains du groupe et désobéit à son supérieur (le père de Legolas) pour protéger l'escadron.
Legolas n'apparaît pas dans le roman de Tolkien (ou très très peu lors du passage des Elfes). C'est donc une autre addition osée de la part de Jackson que de ramener un personnage qui n'était pas présent dans l'oeuvre originale. De plus, les actions de Legolas (suivre Tauriel parce qu'il est amoureux d'elle, par exemple) sont plutôt contestables. Surtout qu'on connaît le personnage et sa personnalité sévère et qu'on est donc tout à fait en mesure de juger de la plausibilité de ses agissements...
The Hobbit: The Desolation of Smaug est peut-être légèrement plus sombre que le premier, dans lequel, rappelons-le, une bande de nains chantait des comptines. Évidemment, The Lord of the Ring était bien plus sinistre, mais comme The Hobbit s'adressait à un public plus jeune, on comprend la plus grande désinvolture de la cette franchise par rapport à l'autre.
Martin Freeman est un hobbit incroyable, convaincant et attachant. Il s'est approprié ce personnage et lui a affublé une naïveté et un héroïsme inspirant. Son partenaire de la série télévisée Sherlock, qui a décroché le rôle du dragon Smaug (sa voix, bien sûr), Benedict Cumberbatch, est également fort efficace. Il apporte, lui aussi, une personnalité unique à son alter ego dragon, à la fois amusante et effrayante. Lilly se révèle aussi assez crédible, malgré son personnage plaqué.
Ce deuxième chapitre est, dans mon esprit, aussi compétent que la mouture précédente, mais pour des raisons différentes. Dans ce nouveau film, on ressent davantage la volonté de distendre la narration. Les deux heures quarante minutes sont plus ardues à supporter qu'elles l'étaient dans le premier opus. Certaines scènes auraient pu être retirées sans que l'ensemble n'en soit affecté. Ce qui n'empêche pas que les « nouveaux » personnages soient efficacement intégrés à l'histoire et à cet univers complexe qu'a imaginé Tolkien. Un bon film, dans l'ensemble, pour les amoureux de féérie.