Un voyage initiatique dans l'espace sidéral qui s'avère fort inoffensif. Quelques moments dispersés montrent effectivement beaucoup de créativité, mais l'ensemble manque de saveur, n'est pas assez concis ni suffisamment drôle.
Arthur Dent, citoyen britannique tout ce qu'il y a de plus commun, se lève un bon matin pour se rendre compte que : sa maison sera détruite, son meilleur ami – nommé Ford Perfect - est un extraterrestre et qu'un groupe de dangereux promoteurs de l'espace détruiront la Terre pour faire place à une autoroute intergalactique dans 12 minutes. De là s'amorce un voyage à travers la galaxie complètement éclaté, mais malheureusement discordant.
Le réalisateur Garth Jennings adapte le célèbre roman de Douglas Adams pour le grand écran avec beaucoup de moyens, des effets spéciaux omniprésents qui s'avèrent efficaces et des costumes diversifiés. Cet univers est intéressant, oui, mais l'ensemble est mal ajusté, il laisse un sentiment d'amertume parce que cette loufoque histoire semble trop commune. Être absurde est une chose, l'être sans raison est une autre, et on a bien vite l'impression, en voyant Le guide galactique, que c'est un peu n'importe quoi, que ç'aurait pu être n'importe quoi d'autre.
Pourtant, le film recèle quelques bijoux - dont Marvin le robot dépressif ou cette scène avec John Malkovich – qui sont intéressants, mais qui n'ajoutent presque rien à l'histoire. C'est l'assemblage qui est un peu forcé, une histoire d'amour, franchement banale, sert de fil conducteur à une histoire qui, sans elle, n'aurait mené nulle part – ou partout, c'est selon.
S le film espère que cet humour absurde saura faire rire les foules, il se permet aussi d'ouvrir quelques savantes pistes de réflexion. Cet aspect aurait du lui permettre de gagner des points, d'ajouter à sa valeur d'ensemble. Pourtant, c'est cette ambiguïté qui ralentit le plus son rythme, qui réduit le plus son impact comique. Dommage parce que cet humour britannique est trop rare et toujours savoureux, lorsqu'il est bien dosé cependant. Cette fois-ci ce n'est pas assez absurde, ou ce l'est trop, mais l'amalgame des éléments est incomplet, donc anodin.
Sam Rockwell s'avère éclatant de sincérité dans un rôle exquis, brillamment exagéré, qui laisse place aux folies les plus délurées. Il permet au film de conserver un intérêt jusqu'à la fin. Alan Rickman est toujours criant de vérité dans le rôle de Marvin le robot. Martin Freeman, dans le rôle principal, semble un peu dépassé par les événements mais n'est pas mauvais, il est vigoureux dans son interprétation. Les interprètes ne sont pas les pièces fondamentales du mécanisme qui, une fois enclenché, mène immanquablement vers les plus improbables quartiers de l'univers.
Le film glisse lentement vers une finale de circonstance, ni bonne ni mauvaise, mais qui n'est certainement pas à la hauteur. On dirait que l'objectif n'était pas assez clair, qu'on s'est jeté sans réfléchir dans une expédition trop grandiose. Parce que oui, Le guide galactique a tout pour plaire : un monde diversifié et coloré, des personnages intéressants, une verve cynique délicieuse…mais aussi une créativité injustifiée et un certain manque de densité. C'est grand, l'univers, et nous y sommes perdus.
Un voyage initiatique dans l'espace sidéral qui s'avère fort inoffensif. Quelques moments dispersés montrent effectivement beaucoup de créativité, mais l'ensemble manque de saveur, n'est pas assez concis ni suffisamment drôle.
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