Un premier effort cinématographique qui sent la naïveté, l'innocence, la bonne foi. Les personnages sont joyeux même dans l'adversité, le ton est léger et l'humour, entre sarcasme pur et maladresse, a ses bons moments dispersés à travers une histoire en deux temps inégaux. Cette histoire commune, partagée par tant de couples de nos jours, n'est pas celle d'un courailleux ou d'une crise de la quarantaine, mais celle d'un nouvel amour né à 50 ans. On a fait tous les films d'amour déjà, alors pourquoi pas?
À 53 ans, JP Cardin décide de laisser sa femme et ses deux enfants, Guylain et Miriam, pour emménager avec sa nouvelle blonde de 28 ans, Nathalie, une artiste-peintre. Alors que tout le monde le juge, de ses voisins à ses beaux-parents, et que sa fille adolescente vit des moments importants dans sa vie, JP essaie de prouver à tout le monde, en premier lieu les concernés, qu'il n'a pas abandonné sa famille. Mais Nathalie ne la trouve pas drôle...
Pour ce premier film, Meunier s'est entouré de plusieurs de ses amis; Marc Messier, Guylaine Tremblay, Rémy Girard, Diane Lavallée... Ils ne se réinventent pas mais ont toujours un sens de la comédie et une complicité rares qui font les meilleurs moments du film. Si toute la première partie du film se déroule sous le signe de l'humour, la deuxième trébuche et tombe tête première dans le drame; le film, d'ailleurs, ne s'en remettra jamais. Longueurs, redondances et morales simples sont au menu jusqu'à la fin, alors qu'on avait droit en premier lieu à quelques blagues de situations de bonne qualité.
Et il faut bien le dire, la réalisation maladroite - tout particulièrement lors d'une ou deux séquences oniriques - elle aussi, tombe à deux pieds dans le cliché. Ralentis, utilisation naïve de la lumière... Un peu fade tout ça, surtout quand l'histoire recèle de si peu de surprises... C'est le déroulement normal, et il est loin d'être mal mené, mais on a vite fait de comprendre comment tout ça se terminera. Les surprises, par la suite, sont réduites au strict minimum. Et ces interventions un peu didactiques de ce qui semble être un professeur sont tellement peu subtiles que le mot d'auteur, aussi juste soit-il, passe difficilement.
Mais Le grand départ n'est pas vraiment un échec; c'est une jolie tentative qui n'exploite pas toutes ses possibilités. Surtout à cause d'une méconnaissance du médium, pour dire vrai. Ce qui est bien avec ça, c'est que ça se corrige assez facilement. Le cinéma et ses images en mouvement empruntées à la réalité sont parfaits pour raconter des histoires, la preuve a été faite mille fois. Mais il ne faut pas négliger le cinéma lui-même dans tout ça, car il est très jaloux et il ne permet pas qu'on ne fasse pas attention à lui en se contentant de recettes éprouvées. Claude Meunier, pourtant, vise à nouveau dans le mille lorsqu'il est question de « vrai monde », et il ne fait aucun doute que son film fera appel aux sentiments humains les plus élémentaires des gens qui s'y reconnaîtront.
Un premier effort cinématographique qui sent la naïveté, l'innocence, la bonne foi. Les personnages sont joyeux même dans l'adversité, le ton est léger et l'humour, entre sarcasme pur et maladresse, a ses bons moments dispersés à travers une histoire en deux temps inégaux.
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