Il y a cinq ans, la marque LEGO est débarquée dans le monde du cinéma et a cassé la baraque, convainquant autant le public que la critique avec son humour sarcastique, ses personnages attachants et ses balades accrocheuses. Après un film inspiré de Batman et un autre sur les Ninjago, voilà que la franchise revient à ses origines en poursuivant les aventures du candide Emmet et de sa copine, la rebelle Lucy.
Cette fois, Emmet s'envole vers le système soeuraire après que sa douce et quelques-uns de ses proches alliés aient été enlevés par une extraterrestre scintillante. Malgré quelques moments où les gags deviennent plus importants que l'histoire, The LEGO Movie 2: The Second Part propose un récit convaincant qui parvient à nous surprendre au détour de plusieurs situations loufoques. Certains passages, notamment ceux mettant en scène la genèse de Rex Dangervest, alourdissent le récit plutôt que de l'enrichir. Certes, l'intention derrière ce personnage abracadabrant est justement celle de mélanger le spectateur dans le but ultime de l'amuser, mais on se dit que les plus jeunes cinéphiles auront bien du mal à suivre ses élucubrations. Les références à Chris Pratt, qui prête sa voix au protagoniste dans la version originale, sont, par contre, hilarantes.
Le concept de la petite soeur qui vient tourmenter l'adolescent dans ses jeux et sa façon très naïve et pétillante de voir le monde fonctionne à merveille. Les DUPLO, des blocs conçus pour les enfants de 18 mois à 5 ans, sont aussi parfaitement bien intégrés à l'univers. Les morales d'entraide, d'unité dans la fratrie et de confiance sont pertinentes, mais sont amenées de manière beaucoup moins subtile que dans le premier opus. Il faut dire qu'il y avait un vent de fraîcheur, de nouveauté et une pointe d'audace dans The LEGO Movie qu'on ne retrouve pas dans cette suite.
Pour ce qui est de rire durant The LEGO Movie 2: The Second Part, on le fait de bon coeur et à gorge déployée. Les métaphores sont désopilantes et les nombreuses références à la pop culture sont ingénieuses (dont cette fantastique apparition de Bruce Willis, qui, précisons-le, s'interprète lui-même dans la version originale). Bien que les enfants ne saisiront que quelques-uns des nombreux gags cachés dans l'image ou dans les textes, les parents saisiront la plupart des perches tendues par les scénaristes qui, on se l'imagine, ont eu beaucoup de plaisir à intégrer toutes ces drôles de références.
Il faut également mentionner que la façon dont la musique a été traitée est plutôt cocasse. Comme « Everything is Awesome » s'est avéré le ver d'oreille par excellence, The LEGO Movie 2 réitère l'expérience en créant une chanson encore plus entraînante, qui s'intitule « This Song is Gonna Get Stuck Inside Your Head ». C'est d'ailleurs grâce à une musique pop débilitante que la puissance Reine J'Peux Être Ce Que J'ai Envie arrive à corrompre ses sujets (et le public).
The LEGO Movie 2: The Second Part est une bonne suite, mais elle n'est malheureusement pas à la hauteur du premier film.