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Friandise British.
Ce film développe une saveur particulière puisque c’est le dernier réalisé par Roger Michell avant sa mort l’an passé. Un cinéaste des plus éclectiques en son genre puisqu’il a pu nous offrir à la fois une des comédies romantiques les plus culte et célèbre de l’Histoire du cinéma (« Coup de foudre à Nothing Hill ») tout comme un thriller urbain du meilleur goût (« Dérapages incontrôlés ») ou encore la comédie satirique « Morning Glory » tout autant que le suspense victorien « My cousin Rachel ». Des genres, des thèmes, des époques et l’occasion de travailler avec tout un tas d’acteurs talentueux pour ce cinéaste d’origine britannique qui alternait tournage dans son pays et à Hollywood. Sa dernière œuvre, celle qu’on nommera son œuvre posthume, sera donc ce « The Duke », une sympathique mais inoffensive comédie rétro et vintage tirée d’un fait divers réel.
Sauf que pour le besoin du film, la véritable histoire de ce quidam humaniste et au bagout incontestable a été quelque peu enjolivée. On est dans un feel-good movie et forcément certains détails moins glorieux ont été effacés pour le bien du déroulement de l’histoire. On n’y prêtera pas attention outre mesure pour se laisser porter par le charme désuet de cette petite comédie dramatique mâtiné de propos social et de film de procès. C’est d’ailleurs dans la dernière partie, celle du procès, que « The Duke » nous emporte le plus. Avant, on a un peu plus de mal à s’intéresser à ce qui reste avant tout le portrait d’un homme marginal et truculent. Heureusement, le duo formé par Jim Broadbent, impérial dans l’un des rôles d’une vie, et Helen Mirren, égale à elle-même, fait des étincelles, inspire respect et attendrissement et provoque le sourire tout aussi bien que les émotions.
La reconstitution de l’Angleterre des sixties est discrète et manque de budget, on le voit mais reste tout à fait correcte. La mise en scène de Michell s’adapte parfaitement à son sujet et le cinéaste s’essaie à quelques facéties visuelles du meilleur effet pour moderniser un long-métrage qui sentirait un peu trop la naphtaline et le téléfilm de luxe pour et par la BBC (dont les pratiques sont au centre du film d’ailleurs). En somme, si « The Duke » ne s’avère pas particulièrement palpitant dans sa première partie, le charme fait peu à peu son effet et finit par nous conquérir. Une histoire quelque peu saugrenue mais vraie, qui valait certes un film mais peut-être pas aussi sage et presque poussiéreux. Un film musée en somme comme on pourrait le nommer, mais une œuvre animée des meilleures intentions ainsi qu’un cadeau d’au revoir involontaire pour son réalisateur.
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