Pour plusieurs raisons, The Fate of the Furious s'avère le meilleur chapitre de la franchise depuis le quatrième (Fast & Furious; qui marquait le retour de Vin Diesel et Paul Walker à la tête de la série), voire depuis le premier. The Fast and the Furious est, somme toute, un film d'action plutôt efficace et présente l'histoire la plus « plausible » (permettez-nous quand même de mettre des guillemets ici).
La principale raison du succès de cette huitième mouture (*soupir), est l'humour qu'on a osé y injecter et le fait que cet opus se prend bien moins au sérieux que les précédents. Pour l'aspect comique de l'initiative, on doit remercier Dwayne Johnson qui apporte une fraîcheur, jamais égalée auparavant, à ce film de courses de voitures. Le personnage de Hobbs est introduit comme coach de l'équipe de soccer de sa fille, les Dragons rouges (qui affrontent les Papillons roses). Le policier des forces spéciales s'exécute dans une chorégraphie de danse aux côtés de ses jeunes joueuses dès les premières minutes du film. Déjà, un ton plus léger est donné et un sourire inattendu apparaît sur nos lèvres. La relation entre Hobbs et le personnage de Jason Statham - des ennemis jurés jusque-là - nous donne aussi droit à quelques-unes des scènes les plus mémorables du long métrage.
The Fate of the Furious se permet aussi d'exagérer délibérément dans le choix de son outillage. Nous avons donc droit à un sous-marin soviétique dans l'Arctique, un missile nucléaire, un tank surmonté d'une mitraillette automatisée, un gigantesque boulet de démolition décoré d'un bonhomme sourire, une immense scie ronde et des ailes à réaction. L'équipement est tellement disproportionné et excessif qu'on en vient à en rire plutôt qu'à en être agacé, comme ce fut le cas dans certains chapitres précédents où l'on sentait un besoin de vraisemblance bien trop aigu.
Malgré tout, il faut mentionner que les 2 h 15 de The Fate of the Furious ne sont pas qu'une partie de plaisir. On y retrouve plusieurs longueurs et, comme dans le passé, l'histoire est complètement incohérente. On comprend bien que les amateurs de cette franchise (et ils sont nombreux!) n'en aient rien à faire de la logique, mais un travail plus consciencieux au niveau du scénario ne ferait pas de tort la prochaine fois... On sent que le pauvre Chris Morgan n'a plus beaucoup d'inspiration en ce qui a trait au destin de ses héros, qui ont déjà sauvé leur pays tellement de fois. L'auteur tente de faire des liens avec les chapitres précédents, mais ceux-ci sont, trop souvent, abscons et grotesques.
Charlize Theron interprète une vilaine convaincante et cohérente dans l'esprit de Fast & Furious. Cipher est une cyberterroriste qui recrute Dominic Toretto dans son clan pour accomplir une mission à haut risque. Précisons au passage que les experts en informatique du film s'avèrent probablement les plus risibles du groupe. On peut croire en ces amateurs de vitesse, experts de dragster, qui commettent des crimes et font la loi dans leur quartier, mais il nous est impossible d'avaler l'existence de ces pirates informatiques - au brushing parfait - qui désamorcent un sous-marin nucléaire de l'ancienne U.R.S.S. en quelques clics de souris.
Aucun doute que les fans de la série seront comblés par cette nouvelle aventure shootée à la nitro. Pour les autres, rappelez-vous qu'on a déjà vu bien pire et que cette nouvelle tangente sarcastique fait passer la pilule plus facilement.