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Cygne dépaysant
Une heure et demie de pur dépaysement et de voyage dans le temps. Une réalité trop peu connue de nous. Un regard sur une autre sorte de pauvreté. Malgré quelques rires et des punchs de couleur, on en ressors empli d'une certaine tristesse. Un film que je n'oublierai pas de sitôt.
Cygne terne
Qu’on ne s’y trompe pas… Si “Le Cygne de de cristal” a droit à une sortie internationale c’est bien parce que la Biélorussie l’a envoyé en compétition pour l’Oscar du meilleur film étranger plus que pour ses qualités cinématographiques intrinsèques. En effet, ce petit film venu des antipodes et d’un cinéma très rare sur nos écrans (encore plus que le cinéma russe) ne restera pas dans les annales du septième art ni mêmes celles des spectateurs. Mais, paradoxalement, il dégage de façon certaine un petit côté sympathique et un charme suranné qu’on ne peut lui retirer.
On apprécie de voir ce pays satellite de la Russie si peu vu sur grand écran, notamment au milieu des années 90 peu après l’éclatement de l’U.R.S.S, de cette manière bigarrée et colorée. Il y a même des airs des films de Kusturica dans l’esthétique, la folie en moins. Un pays presque anonyme, ravagé par les guerres où règnent de partout les restes du communisme. Que ce soit dans l’esprit des gens, où l’individu en tant que tel semble ne plus exister et la pensée libre est une originalité, comme dans le paysage où tout semble uniformisé et triste. Le personnage principal joué par la très fraîche Alina Nasibullina participe à trancher avec la sinistrose ambiante avec son envie d’évasion à l’ouest et le milieu du deejaying et des rave parties dans lequel elle évolue.
Cependant, il ne faut pas compter sur un état des lieux de la house et de la techno dans les pays de l’Est à cette époque ni à une chronique musicale, ce contexte étant un peu trop vite laissé de côté. « Le cygne de cristal » agit plutôt comme une gentillet pamphlet de l’ère communiste en confrontant Veyla à sa mère et à un jeune homme rencontré dans la Biélorussie rurale au fil de ses pérégrinations. A ce niveau le propos est clair, pas de souci. On est un peu moins convaincu par le scénario, linéaire et ressemblant plutôt à un enchaînement de saynètes; saynètes qui s’avèrent néanmoins rythmées. Il y a quelques scènes cocasses, de jolies idées et une patine 90’s réussie mais le tournant dramatique et plus sérieux pris dans le dernier tiers est moins convaincant. Bref, un film pas désagréable et original dans son contexte mais tout à fait oubliable et dispensable.
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