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Chihuahua.
S’il sort au cinéma, on a parfois la désagréable impression que « Le Coyote » est une œuvre de fin d’études, non dénuée de qualités mais imparfaite et qui laisse penser qu’elle n’est pas terminée. Pas que ce soit un mauvais film mais juste un long-métrage inabouti et presque brut. Il y a un embryon d’histoire mais qui est mal ou pas assez développé. Il y a bien une mise en scène mais elle est réduite au strict minimum, faite de cadrages fixes et finalement purement fonctionnelle. Il y a aussi un fond social mais bien trop peu creusé pour en faire un film à thèse. Encore une fois pour un film québécois, après « Jour de merde » et « Bungalow » (ce qui fait un film par semaine depuis un mois), on est de nouveau face à une œuvre qui aurait pu (et aurait dû) se voir réduite à à un simple court-métrage en l’état.
Avec ce second film de Katherine Jergovic, on est en plein dans du cinéma minimaliste et ascétique. Un style de cinéma que ne renierait pas les instigateurs scandinaves du Dogme 95 tant tout ce qui fait les fondements du septième art est la plupart du temps absent ici. Manque de musique, manque d’enchaînement narratif logique dans le déroulé des scènes, manque de seconds rôles davantage creusés et manque d’une fin digne de nom. « Le Coyote » est une œuvre caractérisée par le manque. Le manque d’un tas de petites choses qui font qu’on achète un billet pour se rendre au cinéma. Même l’affiche du film semble ne pas être terminée! Et même s’il s’agissait d’un téléfilm, ces carences seraient tout aussi légitimes et avérées. Cette histoire pourtant belle fait que ce tout petit film se révèle finalement grisâtre, froid et peu avenant.
Il n’empêche, on ne peut nier que l’interprétation des acteurs pour la plupart non professionnels est de qualité. On est dans un cinéma du réel et un jeu d’acteur approximatif aurait définitivement détruit « Le Coyote ». Il n’en est heureusement rien et tous sont impeccables et crédibles, n’entachant rien à cet aspect de cinéma réaliste. On peut aussi avouer que l’on ne s’ennuie pas, le film ayant la bonne idée d’être court et concis. Mais on aurait aimé en savoir plus sur presque tous les aspects de l’histoire. Las, le scénario reste atone sur la majorité d’entre eux, des relations passées exactes entre ce père et sa fille ou encore du pourquoi de la fermeture de son ancien restaurant. Jerkovic, en restant toujours dans le non-dit, les pointillés et le mystère, achève de rendre son second long-métrage anodin en dépit de ses probables bonnes intentions. Un tout petit film pas désagréable mais totalement oubliable.
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