Le cochon de Gaza

Même si le cinéaste grossit le trait (les mésaventures et le comportement erratique du protagoniste semblent parfois forcés), cette fable politique dégage une bonne dose d'espoir et d'humanité. Issus de tous les horizons, les interprètes endossent avec bonhomie la proposition d'Estibal.

Le cochon de Gaza ne fera pas date dans l'histoire du cinéma et n'explosera pas au box-office. Par contre, c'est une attendrissante comédie, pleine de coeur, sur un sujet grave pour en rire plutôt qu'en pleurer.

Le film de Sylvain Estibal est une fable poétique, burlesque qui évite l'engament (sic) politique tout en dénonçant une situation absurde. Il est comme un message de paix, une bouteille à la mer.

Vous l'aurez deviné, Le cochon de Gaza est un ovni burlesque. Vous aurez autant plaisir à découvrir cette farce politique qu'à la raconter, à la partager avec vos amis.

D'astuces en arrangements, le pêcheur se retrouve au coeur d'une fable hilarante et pertinente. Car le but de la manoeuvre est évidemment de pointer les aléas kafkaïens du conflit israélo-palestinien, au travers de situations lourdes de sens et néanmoins, parfois, à hurler de rire.

Humaniste et bon enfant, cette petite comédie sans prétention, dont la tenue ne se relâche jamais, joue sur les ressemblances entre Israéliens et Palestiniens sans s'arrêter sur les différences.

Hélas, dès que le scénario vire à la fable et commence à se prendre au sérieux, la lourdeur du message l'emporte sur la fertilité de l'imagination. Dommage.

Dans ce film inégal, mais rigolo, on aime surtout les moments où le message pacifiste, généreux, mais par moments encombrant, se pare d'humour : un soldat israélien armé jus­qu'aux dents et l'épouse muette du héros (elle refuse d'adresser la parole à l'ennemi envahisseur) regardent ensemble une novela brésilienne aux tourments psychologiques inextricables.

Comédie burlesque qui a remporté le César du meilleur premier film, le long métrage du journaliste et écrivain français Sylvain Estibal est un vibrant plaidoyer pacifiste qui démontre qu'avec beaucoup de bonne volonté, on peut réussir à s'entendre.