Depuis que DreamWorks a introduit ce personnage à l'écran en 2004, le public attend avec impatience un film qui mettrait en vedette le chat séducteur aux yeux globuleux issu de l'univers de Shrek. Ce moment est maintenant venu. Et les sept années d'attente en valaient la chandelle puisque ce film d'animation est à la hauteur des productions familiales de l'ogre vert qui ont su charmer tant de fidèles dont le premier volet est paru il y a dix ans. L'humour décalé, légèrement licencieux, qui plaisait tant aux parents et passait inaperçu aux yeux neufs des enfants, intéressés par autre chose que les sous-entendus et les références culturelles, est toujours présent et s'assume avec autant de constance qu'auparavant. On peut donc, comme c'était le cas avec Shrek, écouter ce film des dizaines de fois (parce que les parents savent qu'un enfant ne se tanne jamais) et encore découvrir de brillants clins d'oeil à des films, des émissions, des contes (évidemment), des légendes.
L'animation, comme on s'y attendait, est de très bonne qualité. Humains comme animaux ou monstres mythiques sont tous magnifiquement construits avec un souci du détail manifeste. Les cheveux, les poils et les moustaches, dans ce cas précis, s'avèrent d'une grande netteté, malgré le fait qu'ils représentent un défi colossal pour les créateurs et intégrateurs en animation. Il y a même certains passages sous-marins élaborés avec beaucoup de finesse (peut-être faudrait-il qu'ils discutent avec les producteurs de Happy Feet pour qui l'eau est visiblement une donnée contraignante) et une conscience non négligeable de la troisième dimension. Bien qu'il n'apporte pas nécessairement un caractère particulier à l'oeuvre, le IMAX 3D se révèle compétent et procure - à certains endroits - une impression immersive, tant convoitée par les animateurs 3D.
Le film familial est indissociable de sa morale spécifique et de ses propensions héroïques. Même si on gravite dans un univers ludique comme celui du Chat Potté, on n'échappe pas au sermon sur l'importance de l'amitié et de la famille ainsi qu'aux valeurs préfabriquées telles que : « Il n'est jamais trop tard pour bien faire » et « Je t'aime comme tu es ». Ces préceptes sont certes nécessaires, mais s'ils avaient été véhiculés avec plus de subtilité, peut-être que la pilule serait moins difficile à avaler. Il y a sans doute aussi le personnage de Kitty patte de velours, l'intérêt amoureux de Potté, qui manque passablement de profondeur au point de déranger les spectateurs. Elle est agile, belle et racée, mais semble tout de même avoir été précipitée dans le récit sans trop d'introduction ou d'objectif précis.
Cela n'empêche pas, malgré tout, le film d'être techniquement et narrativement efficace. Certaines séquences sont si amusantes dans Puss in Boots qu'on en vient presque aux larmes. Je ne serai pas de mauvaise foi et ne vous révélerai pas l'issue des blagues, mais je vous laisse avec cette devinette : qu'est-ce qui est doré, a des yeux exorbités, un esprit démoniaque et marche comme un canard écloppé? Humpty Dumpty déguisé en oeuf d'or (Si vous voulez connaître la réponse, vous n'avez qu'à surligner la barre noire avec votre souris).
L'humour décalé, légèrement licencieux, qui plaisait tant aux parents et passait inaperçu aux yeux neufs des enfants, intéressés par autre chose que les sous-entendus et les références culturelles, est toujours présent et s'assume avec autant de constance qu'auparavant.
Contenu Partenaire