La suite très attendue du film le plus effrayant des dernières années s'avère une déception à tous les points de vue. Ni effrayant, ni logique, Le Cercle 2 semble tourner en rond, et il n'est pas près de retrouver son chemin.
Un film, en 2002, a révolutionné le monde du cinéma d'épouvante. Le Cercle avait cette vigueur trop rare de la nouveauté même si, encore, il était fortement inspiré (copié) d'un film japonais. Fort de son succès et de ses millions aux guichets, le film s'est mérité une suite qui manque d'aplomb, de rigueur et d'intérêt. Difficile d'apprécier Le Cercle 2, surtout si on le prête au jeu des comparaisons.
Sous chacun de ses aspects, à commencer par la réalisation, le film manque de maturité, comme un vin mal vieilli ou un fromage pas assez affiné. Tellement, en fait, qu'il semble parfait pour de jeunes écolières en manque de sensations fortes et pour qui trouver une fausse carte pour entrer dans la salle constitue le principal divertissement.
Si Naomi Watts avait, dans le premier film ou dans Mulholland Drive et 21 Grams, su exploiter son talent, elle est cette fois-ci franchement inoffensive, remplaçable en fait, parce qu'elle supporte au lieu de porter, parce qu'elle semble perdue et que jamais elle ne parvient à rendre son personnage de Rachel crédible. Son fils Aidan (David Dorfman), plus présent mais moins redoutable que dans le premier film, devient une victime et non l' « initié » qu'on a connu. Sissy Spacek est efficace dans sa caricature, malgré que sa seule et unique scène tombe franchement à plat.
Les différences les plus flagrantes sont celles entre les deux réalisations. Si celle de Gore Verbinski était calme, pertinente et posée, celle de Hideo Nakata est nerveuse et mal cernée. Elle semble immature, en fait, parce qu'elle est plus audacieuse que précédemment et qu'elle tente de voler la vedette. Certaines scènes, dont l'introduction, sont des copies presque identiques des scènes du premier film.
Le scénario est certainement le plus imposant problème de ce cafouillage général, simpliste, prétentieux mais surtout monotone et assommant. On n'approfondit pas la légende, ici, on l'effleure seulement, et on se concentre sur l'eau, un aspect secondaire qui, franchement, ne vaut pas ces variations sur cercles du premier film. Il manque la contrainte de temps, parce qu'ici personne n'a regardé la vidéo donc personne ne mourra dans sept jours, pour ajouter au suspense. Le scénariste aura préféré les ampoules qui s'éteignent, les pannes d'électricité et les portes qui se ferment toutes seules aux secrets de famille pour faire peur, et ça ne fonctionne pas, d'autant que Samara, si effrayante, si inquiétante dans le premier film, devient un banal monstre qui grogne. Le scénario se permet même des indices qu'il n'explique pas – les chevreuils -, rendant toute la scène ridiculement inutile. D'autant que, ce qui devait être le faîte de la tension, la rencontre ultime avec la mère – figure mythique importante – de Samara devient une banale discussion autour d'un tricot, sur une chaise berçante, sur le balcon, un après-midi d'été.
Dommage parce que, maintenant, la franchise du Cercle souffrira éternellement de cette suite, une fausse note terriblement regrettable qui laisse un mauvais souvenir. Pour les amateurs, qui seront immanquablement déçus, comme pour les nouveaux, la boucle ne sera jamais complète et le cercle jamais entier parce que même sans les comparaisons, Le Cercle 2 ne convainc pas.
La suite très attendue du film le plus effrayant des dernières années s'avère une déception à tous les points de vue. Ni effrayant, ni logique, Le Cercle 2 semble tourner en rond, et il n'est pas près de retrouver son chemin
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