Pour se laisser entraîner dans une histoire sordide comme celle d'un homme qui gagne la confiance d'une famille pour ensuite la décimer sans remord, le public a besoin de certaines balises et le mobile en est une importante. La motivation derrière les actes permet au spectateur de se forger un portrait du criminel et d'accepter son hypothétique existence. Dans certains cas bien précis, la cause n'est que secondaire et l'ignorer apporte un élément d'aliénation angoissant, mais dans Le beau-père c'est un manque flagrant, voire aberrant. Et ce n'est pas la réalisation (modeste), le jeu (imparfait) des acteurs ou le scénario (déficient) qui viendront sauver le film.
Pas encore remis du récent divorce de sa mère, Michael, qui revient tout juste d'un camp militaire, doit faire bonne figure devant le nouveau copain de cette dernière. Sans savoir pourquoi, Michael n'aime pas cet homme qui semble si parfait et qui comble de joie sa mère Susan, sa soeur et son frère. Kelly, sa petite amie, tente de le convaincre que David est une bonne personne et que cette réaction n'est due qu'au fait qu'il n'accepte pas de voir sa mère avec un autre homme. Le jour où la voisine, qui avait auparavant prévenu Susan de se méfier de son nouvel amoureux, est retrouvée morte, Michael entreprend une enquête sur son beau-père et promet de découvrir ce qu'il cache si précieusement au sous-sol.
Le scénario souffre de certains manques impardonnables, comme la présence d'un mobile ou la démarche des instances policières. Les personnages ne sont également développés qu'en surface (Pourquoi Michael est-il allé en école de correction? Pourquoi ne parle-t-il plus à son père? Pourquoi David n'aime-t-il pas que Michael embrasse sa copine?). Considérant que ce genre de film ne nécessite pas de grandes apologies sur les protagonistes, certains détails sont tout de même essentiels à la juste compréhension du récit, à son intelligibilité tout au plus.
Le film est présenté comme un film d'horreur alors qu'il n'y a que quelques séquences éparses qui sont vraiment effrayantes (notamment l'une des scènes finales). David, le beau-père, apparaît souvent à l'improviste et fait sursauter les personnages et les spectateurs du même coup, mais le principe est répété à tant de reprises qu'il en perd alors tout son sens. La réalisation platonique ne s'accorde pas non plus avec l'ambiance hostile que l'on tente d'établir désespérément.
Dylan Walsh, l'un des interprètes principaux de la série télé Nip/Tuck, est tout à fait convenable dans le rôle du beau-père. Une folie particulière brille dans son regard du début à la fin et ses instants de démence sont crédibles. L'acteur de 23 ans, Penn Badgley, a quant à lui un jeu inégal. À défaut d'affirmer une émotion, il se trouve toujours entre l'angoisse et la sérénité, l'incrédulité et la candeur.
Le beau-père est un film qui ne s'assume pas, mariant horreur et drame, comédie et suspense. Un mélange étourdissant et mal orchestré qui aurait mérité un achèvement scénaristique et un travail de réalisation plus minutieux. Sans grande originalité, ce film est, comme bien d'autres avant lui, une tentative échouée d'apeurer un public déjà trop blasé.
Le beau-père est un film qui ne s'assume pas, mariant horreur et drame, comédie et suspense. Un mélange étourdissant et mal orchestré qui aurait mérité un achèvement scénaristique et un travail de réalisation plus minutieux. Sans grande originalité, ce film est, comme bien d'autres avant lui, une tentative échouée d'apeurer un public déjà trop blasé.
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