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Liam Neesonerie rajeunie.
Ce très sympathique divertissement dans la plus pure tradition du film hollywoodien du samedi soir nous ramène à deux choses convoquant un peu notre Madeleine de Proust cinématographique intérieure. D’abord ces films musclés des années 90 où des quidams se retrouvaient dans des situations et contextes extraordinaires face à une menace dans lesquels s’illustraient des Bruce Willis ou Nicolas Cage de la grande époque. Et également, plus récemment, à toute la partie de la filmographie de Liam Neeson à partir de « Taken » où l’acteur dézinguait du méchant ou se retrouvait à déjouer un complot dans un contexte peu commun, comme dans « Sans identité » ou « Non-stop » par exemple. On est donc pas étonné de voir qu’à la réalisation de « Carry-on » se retrouve Jaume Collet-Serra, l’homme derrière ces deux films.
Le réalisateur, qui avait commencé dans l’horreur avec les excellents « La Maison de cire », « Esther » et « Instinct de survie » avait ensuite presque intégralement dédié sa carrière à ce genre de séries B musclées. Et toujours avec Liam Neeson avec quatre films ensemble tout de même si on ajoute « Night Run » et « The Passenger ». Et il faut avouer qu’il est très doué pour ce type de cinéma divertissant, commercial mais fait avec soin. Un honnête faiseur comme on dit à Hollywood. Mais, récemment, il s’était tourné vers le gros blockbuster pour Disney (« Jungle Cruise ») puis Warner (« Black Adam ») pour Dwayne Johnson avec beaucoup moins de succès. On est donc content de le retrouver là même si c’est dans le cadre l’horreur qu’on le préférait. Car « Carry-on » bénéficie de son décor aéroportuaire très stimulant et original ainsi que d’une intrigue retorse et pleine de rebondissement qui en font un très bon film détente, une belle série B de luxe comme le cinéaste sait si bien les proposer.
En revanche, pour pleinement apprécier ce long-métrage, il faut tout de même préciser qu’il faut être vigilant à chaque information pour vraiment comprendre et les tenants et les aboutissants de l’intrigue et du complot auquel fait face le personnage de Taron Edgerton. Pas que ce soit complexe ou incompréhensible, mais les détails du script et de la machination au centre du film sont tellement balancés vite dans les dialogues ou exprimés par des actions brèves et vite expédiées qu’il faut avoir l’œil et l’attention alerte à chaque minute. On sent vraiment que plus que lesdits détails, c’est la tension et l’action qui intéresse Caullet-Serra, un peu trop peut-être car finalement cette histoire et ce qu’il y a derrière étaient tout aussi intéressants. Ce n’est donc pas un mal, mais quand on a envie de vraiment saisir le comment du pourquoi, il faut s’accrocher et ne rien rater devant cette intrigue palpitante et retorse mais aussi parfois un peu improbable. En effet – et c’est le principal défaut du film - il y a parfois des facilités et quelques incohérences qu’on sent peu plausibles dans la vraie vie tout comme des développements typiquement hollywoodiens très caricaturaux (le final). Mais « Carry-on » demeure captivant du début à la fin et c’est dans son ADN de thriller d’action du samedi soir de nous faire parfois prendre des vessies pour des lanternes. On adhère donc quand même et on s’éclate de ce duel entre Taron Edgerton et Jason Bateman (qu’on a plaisir de voir en méchant) et on est reconnaissant à Jaume Caullet-Serra d’exploiter et d’optimiser son contexte d’aéroport à merveille. Un bon petit moment à l’ancienne avec les moyens de maintenant!
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