Déjà, quand on choisit Dwayne « The Rock » Johnson pour être la tête d'affiche d'un film d'aventures familial, on ne peut pas s'attendre à de grandes performances d'acteurs ni à un chef-d'oeuvre du genre... c'est tout de même un ancien lutteur qui joue ici les conquistadors verniens. Malgré le choix douteux de ce colosse pour incarner le beau-père sympa d'un adolescent téméraire et trop enthousiaste envers les écrits d'une légende littéraire du XIXe siècle, le long métrage s'assume suffisamment, et développe les propriétés de son univers avec assez de clarté, pour capter l'attention de son jeune public. Certaines séquences peuvent tout de même effrayer les plus petits (des mille-pattes et des anguilles électriques géantes attaquent l'auditoire grâce au 3D), mais règle générale, l'oeuvre est parfaitement adaptée aux bambins. C'est plutôt les parents qui les accompagnent qui ne se sentent pas interpelés.
Les dialogues sont très primitifs et contiennent abondamment de clichés. On sent parfois que le film tente de faire la leçon à son jeune auditoire en lui parlant de Jules Verne, de Robert Louis Stevenson et de Jonathan Swift, mais ses intentions pédagogies sont rapidement noyées sous des danses de pectoraux ridicules de The Rock ou sous des excréments d'oiseaux géants multicolores. On lance au visage des enfants des noms et des lieux mythiques, comme la cité de l'Atlantide ou le Capitaine Némo et son sous-marin, mais on ne les met pas suffisamment en contexte pour qu'ils leurs donnent envie de s'intéresser aux ouvrages dont ils sont issus ou même de comprendre leur signification contextuelle. Certaines bribes d'histoire sont même complètement abandonnées sans raison valable. On nous laisse entendre, par exemple, que le grand-père de Sean - un vieil homme écervelé - pourrait bien être le père biologique de Hank, son beau-père, mais cette avenue n'est jamais concrétisée; on a probablement coupé la scène en question de la réunion familiale et décidé volontairement de laisser le mystère planer... une décision discutable.
Les effets spéciaux prennent une grande place dans la productivité de ce long métrage. Malheureusement, la plupart semblent avoir été faits dans un esprit de nonchalance, comme si l'enfant ne portait pas attention à la réussite concrète des effets et se moquait du résultat, qu'il soit maladroit ou exemplaire. Mais, au cinéma, minimiser le discernement d'un enfant n'est jamais une bonne idée. Il est vrai que les petits éléphants sont très mignons et que les paysages sont pour la plupart paradisiaques (le film a été tourné à Hawaï), par contre, quelques séquences nous rappellent étrangement Honey, I Shrunk the Kids, pourtant paru il y plus de vingt ans. Des problèmes de proportions viennent aussi mettre une ombre au tableau (ce qui est gros est maintenant petit et ce qui est petit est maintenant gros est un principe qui a ses limites évidentes), mais cela reste un détail qui, pour sûr, n'importunera guère les jeunes cinéphiles.
Journey 2: The Mysterious Island s'avère, en terme de qualité technique et narrative, aussi efficace que son chapitre précédent, Journey to the Center of the Earth. La version IMAX 3D utilise la stéréoscopie de manière performante et le film possède suffisamment d'éléments visuels accrocheurs pour charmer la marmaille. Cependant, comme Schwarzenegger n'était pas convaincant en père de famille dans Jingle All the Way, The Rock est ridicule dans le rôle d'un beau-père qui tente d'apprendre au fils de sa femme comment séduire une fille avec ses pectoraux, et cette absurdité nuit inévitablement au produit final.
On sent parfois que le film tente de faire la leçon à son jeune auditoire en lui parlant de Jules Verne, de Robert Louis Stevenson et de Jonathan Swift, mais ses intentions pédagogies sont rapidement noyées sous des danses de pectoraux ridicules de The Rock ou sous des excréments d'oiseaux géants multicolores.
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