Ce troisième chapitre de la franchise Divergent est certainement le pire de la série jusqu'à maintenant. Alors qu'on nous avait installé une mythologie plutôt intéressante dans le premier volet (une société divisée en factions selon les traits de personnalité les plus forts des sujets), on ferme ici ce principe et on en développe un nouveau. Certains diront probablement que le concept des purs et des déficients est une extension de l'idée de base et non pas une notion complètement distincte, mais extrapolation ou renouvellement, le public est précipité d'un élément à l'autre sans trop de méthode.
Dans Allegiant - première partie de deux, inspiré du dernier livre de la série éponyme de Veronica Roth -, Tris et ses comparses traversent le mur érigé autour de Chicago et se retrouvent dans un désert volcanique contaminé où des soldats du Bureau de la protection génétique les accueillent et les introduisent à leur monde. On apprend alors (spoiler alerte!) que la ville de Chicago est une expérience qui devait générer des êtres purs, mais qui a mal tourné. Seulement le spécimen de Tris a réussi l'épreuve. De là, on nous balance différentes histoires parallèles (un directeur avide de pouvoir, une ville en proie à la folie et à la guerre, un traître, un mystérieux conseil dans une cité idyllique, et j'en passe) qui ne font que compliquer davantage cette trame déjà alambiquée.
Il n'y a pas que le brouillamini du récit qui dérange, techniquement et visuellement parlant, le film comporte aussi beaucoup de failles. Les rochers dans le désert semblent être des décors recyclés de Mission to Mars et les écrans verts/bleus sont parfois aussi mal camouflés que dans de vieux films d'aventures des années 1980. La réalisation de Robert Schwentke possède tout de même un rythme et un style intéressant.
L'engagement de Shailene Woodley et les tentatives de Naomi Watts de rendre ce film moins barbant ne sont pas suffisants pour l'épargner de son abrutissement. Dans ce film-ci précisément, les personnages secondaires sont particulièrement secondaires. Même Four (Theo James) n'apparaît plus comme un héros principal, et on ne parle même pas de Christina, Tori, Caleb et Johanna, qui n'ont que de très rares chances de s'illustrer. On laisse par contre beaucoup de place à ce directeur, joué par Jeff Daniels, dont on ne connaît pas les véritables visées (ils nous ont gardé cette partie pour le quatrième et dernier opus de la franchise en 2017).
The Divergent Series: Allegiant ne parvient malheureusement pas à redonner ses lettres de noblesse à la série de Roth. Certaines scènes d'action nous gardent en haleine, mais elles ne sont pas suffisamment nombreuses pour pardonner les autres plus molles, et moins convaincantes. Utilisant les techniques d'Harry Potter, Hunger Games, et autres Twilight de ce monde, l'équipe de production a décidé de séparer le dernier livre de la série en deux afin d'accentuer ses profits de façon exponentielle. Fâcheusement pour eux, l'effet ne sera peut-être pas aussi efficace pour Allegiant que pour ses compétiteurs, comme le résultat final n'est pas à la hauteur des autres. On ressent l'étirement ici et le désespoir aussi.