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Rythme minimal.
Le film d’action à la sauce féminine est très à la mode en ce moment, du reboot féministe des « Charlie’s Angels » en passant par les super-héroïnes « Wonder Woman » ou « Black Widow » et l’ajout de personnages féminins forts dans tout blockbuster testostéroné. Dans cette catégorie, on peut ajouter les films de vengeance porté par ces dames. Mais, ici, rien à voir avec les bourrins « Colombiana » ou « Peppermint », plus ou moins réussis et crédibles. « La section rythmique » prend le parti du réalisme et convole parfois même davantage avec un film d’espionnage qu’un film d’action. C’est un revenge movie en mode mineur, plus porté sur la psychologie de son personnage principal que sur des explosions à tout va et des combats bien chorégraphiés. Ils n’en sont pas absents mais restent à dose raisonnable, ce qui est un bon point, ça change un peu du tout-venant…
L’histoire part d’un attentat déguisé en accident sur un avion de ligne où toute la famille de l’héroïne trouve la mort. Adaptée d’un roman, l’histoire prend pourtant trop vite ses distances avec cet aspect de l’histoire et le versant thriller à base de complot pour se focaliser sur la mise en place de la vengeance, la recherche des coupables et leur élimination. C’est plus consensuel donc, on a même droit à l’inévitable entraînement de l’héroïne par un contact du MI6 (Jude Law, moyennement crédible). C’est dommage car le côté complot et suspense parano promettait d’être intéressant avec cet accident aérien. De la même manière, le scénario tire souvent à la ligne dans la logique et les motivations des terroristes, beaucoup de zones d’ombres persistent. Cela ne gêne aucunement la compréhension de l’histoire mais s’avère frustrant. Le scénario n’est donc pas toujours à la hauteur, un peu trop relâché et il ne prend pas toujours les directions souhaitées.
Le rythme parfois un peu lent de « La section rythmique » (un comble !) pourra décontenancer aussi ceux venus voir du mouvement et de l’action. C’est un peu long à démarrer, ça peut manquer de scènes d’action mais c’est en adéquation avec le côté réaliste et sans esbroufe souhaité par le réalisateur. On le voit aussi dans le choix des décors, de l’Ecosse à New York en passant par Madrid ou Marseille, tous ces lieux sont vidés de leur substance exotique et filmés dans leurs recoins les moins glamours. On est loin de James Bond. L’image terne et l’absence de fioritures dans la mise en scène accroissent cette impression de minimalisme. Mais on est pris au jeu, les rebondissements ne sont pas énormes et surtout le jeu de Blake Lively est convaincant et en accord avec l’évolution de son personnage. Elle ne devient pas une tueuse impitoyable en trois scènes. Un film de vengeance plutôt captivant si on s’y laisse couler et qui a le mérite de la modestie. Pas inoubliable mais intéressant.
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