Ma plus grande crainte face au film La Saint-Valentin était d'être confrontée à un pastiche de Réellement l'amour, une comédie romantique que Richard Curtis que j'affectionne particulièrement. Comme quoi les peurs ne sont pas toujours imaginaires... Sans être un échec total, le long métrage de Garry Marshall n'est pas à la hauteur des acteurs de talent qui figurent au générique du film. Souvent cliché, simpliste (ce n'est pas parce qu'on fait un film sur l'une des fêtes les plus commerciales et bébêtes de la planète que l'on se doit de pondre une oeuvre primitive) et affublé de personnes souvent grotesques, La Saint-Valentin s'avère un divertissement correct, mais bien loin du grand amour.
À Los Angeles, tout le monde vit du mieux qu'il peut la fête de l'amour. Certains en profitent pour faire de grandes déclarations, alors que d'autres tentent d'oublier l'existence de cette célébration. C'est l'une des journées le plus lucratives pour Reed, qui possède une boutique de fleurs, et il doit parcourir la ville pour mettre un peu de joie dans la vie de certains Californiens. Il tentera également de protéger sa meilleure amie contre de mauvaises fréquentations et profitera de la Saint-Valentin pour demander son amoureuse en mariage.
Une oeuvre semblable avait fait son apparition l'an dernier sur les écrans de cinéma (Laisse tomber, il te mérite pas). Une impression d'homologie et de mimétisme dérangera invariablement les spectateurs de cette nouvelle comédie. Réunir plusieurs destins amoureux pour en faire un long métrage n'est certes pas la propriété intellectuelle d'un artiste en particulier, mais les histoires finissent toutes par se répéter et l'originalité devient accessoire à l'efficacité (alors qu'elles devraient, optimalement, s'équivaloir). La jeune cheerleader amoureuse du beau sportif, le petit garçon voulant déclarer son amour à celle qui fait bondir son coeur et les meilleurs amis de toujours qui réalisent (dans un élan d'émotion presque simultané) qu'ils sont peut-être plus que des copains sont des stéréotypes tellement vieux et dépassés que le soupir ne convient plus à exprimer son désarroi. Cependant, plusieurs revirements ingénieux et cocasses du film méritent tout de même certains éloges.
Les acteurs sont définitivement l'attrait principal du long métrage, l'ingrédient qui empêche le film de plonger dans la banalité et l'insignifiance. Bien que la chanteuse Taylor Swift n'ait pas su déployer de fabuleux talent d'actrice, Topher Grace, Anne Hathaway, Jessica Biel et Julia Roberts donnent une performance digne de leur réputation. Malgré la futilité de certains protagonistes, le charisme indéniable des interprètes et leur manière singulière d'imputer une autonomie, une personnalité propre à leur personnage est loin d'être négligeable.
La réalisation de Garry Marshall, qui nous a donné Pretty Woman il y a de nombreuses années, est plutôt sommaire, limpide. Aucune inventivité dans les plans ou les approches, une direction photo généralement sobre et un montage conséquent, confirment le classicisme et l'objectivité de l'oeuvre.
D'inclure autant de célébrités dans un même long métrage, c'est invariablement être conscient de la précarité d'une telle production. Le concept initial d'amalgamer plusieurs destins, de raconter le quotidien d'étrangers simultanément, était audacieux et inventif, mais, comme toutes choses consommer à outrance, il est rapidement devenu insipide. Espérons que l'amour n'a pas cet effet pernicieux sur tout le monde. Bonne Saintt-Valentin!
D'inclure autant de célébrités dans un même long métrage c'est invariablement être conscient de la précarité d'une telle production. Le concept initial d'amalgamer plusieurs destins, de raconter le quotidien d'étrangers simultanément, était audacieux et inventif, mais, comme toutes choses consommées à outrance, le film devient rapidement insipide.
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