********** Le film La relève est présenté actuellement dans les cinémas encore ouverts de la province. **********
La relève (Les vétos en France) fait partie de ces oeuvres neutres, sans prestance, qu'on oublie dès qu'on a passé la porte du cinéma. Le film illustre adroitement les problèmes vécus par les vétérinaires en milieu rural, mais la chose est souvent surexpliquée et plaquée. On insiste inutilement sur des détails et on délaisse ainsi le développement des personnages. Résultat : des protagonistes stéréotypés, prévisibles et peu attachants.
La comédie dramatique raconte l'histoire de Nico, un vétérinaire de campagne, qui est abandonné par son associé. Ce dernier a décidé - un peu sur un coup de tête - de partir à la retraite. Malheureusement pour Nico, il n'a plus personne pour l'appuyer dans ses nombreuses visites à domicile et ses rendez-vous à la clinique. Faute de mieux, il décide de faire confiance à Alexandra, fraîchement diplômée. L'impulsivité de la jeune femme et son franc-parler ne plaisent pas beaucoup aux clients, qui souhaitent la voir quitter la région.
L'intrigue est plutôt molle. Alexandra restera-t-elle dans ce bled loin de tout ou regagnera-t-elle Paris pour travailler en recherche comme elle l'avait préalablement déterminé? La réponse à cette question : on s'en moque. La réalisatrice Julie Manoukian, qui en est à ses premières armes derrière la caméra, n'arrive pas à susciter un intérêt digne de ce nom auprès des spectateurs. On aurait dû vouloir désespérément que l'héroïne veuille revenir à ses racines et s'installer dans son village natal pour aider son prochain, mais ce n'est pas le cas. Nous sommes complètement indifférents.
Noémie Schmidt livre une performance convaincante malgré tout. On croit en son personnage, on y est simplement désintéressé. Et que dire de cette idylle factice entre Alexandra et un technicien de la clinique! Il n'était pas nécessaire d'ajouter une amourette à cette histoire, déjà suffisamment convenue. Précisons que l'acteur Clovis Cornillac s'avère, lui aussi, plutôt éloquent, même si le scénario ne l'aide pas à briller.
La réalité des vétérinaires en campagne n'est pas un sujet dénudé d'intérêt, au contraire. Mais ici, on s'ennuie comme un rat mort.