Frozen est arrivé sur nos écrans en 2013, comme un vent de fraîcheur, l'indice d'une évolution. Le nouveau film de princesses de Disney proposait une approche plus féministe, plus affranchie. Pas de baiser salvateur par un prince postiche, juste un amour vrai et sincère entre deux soeurs. Le long métrage a été, comme on le sait tous, un succès gigantesque à l'échelle mondiale. Ce ne fut pas très long avant que le studio annonce une suite, mais il fallait être prudent et ne pas se laisser emporter par l'envie d'être trop opportuniste. Frozen 2 devait être à la hauteur du premier chapitre. Trop d'enfants attendaient la suite, il ne fallait pas les décevoir.
Voilà que, six ans plus tard, Disney nous dévoile enfin son deuxième volet tant espéré. Évidemment, nos attentes sont élevées. Le sont-elles trop? Peut-être puisque malgré l'immense plaisir que nous procure cette nouvelle aventure, on ne peut pas dire qu'elle est à la hauteur du film original. On nous livre beaucoup d'informations dans ce nouveau film et ce trop-plein nuit légèrement à l'efficacité globale. Cela étant dit, Frozen 2 remplit quand même sa mission avec panache, tant auprès des petits que des grands.
L'une des principales forces du premier opus était son humour décalé et sarcastique. Les scénaristes ont pris grand soin de ramener cet élément fort dans la suite. Le bonhomme de neige Olaf nous offre de savoureux moments comiques. Son résumé des évènements s'étant déroulés antérieurement nous a fait crouler de rire, tout comme sa chanson, lors de laquelle il précise avoir hâte d'être enfin grand pour pouvoir tout comprendre des choses qui l'entourent. Ce personnage possède l'ingénuité et l'enthousiasme de l'enfant et il est impossible de lui résister. Précisons que, dans la version française québécoise, Marc Labrèche lui donne vie de façon impeccable.
Les chansons font aussi partie du charme de la franchise. Le défi de reproduire une trame sonore aussi convaincante que la précédente était de taille. On peut dire que les compositeurs ont, une fois de plus, bien travaillé. Autant la berceuse, les ballades que les titres plus énergiques sont porteurs d'un message, font progresser l'histoire et nous divertissent. On ne croit pas, par contre, avoir entendu une pièce aussi accrocheuse que « Let It Go », même si « Show Yourself » (« Je te cherche ») possède une fougue irrésistible. Il faut aussi mentionner que nous avons eu un coup de coeur pour la chanson de Kristoff, qui propose une parodie des succès des vieux boys band.
Le visuel est, une fois de plus, grandiose. Alors que l'hiver colorait le royaume d'un blanc cérémonial dans le premier film, l'automne et ses couleurs chaudes apportent une atmosphère plus réconfortante à Arendelle. La forêt enchantée, elle aussi figée dans l'automne, s'avère tout aussi éblouissante. Le moment le plus grandiose d'un point de vue esthétique avait été introduit dans la bande-annonce. Il s'agit de la confrontation entre Elsa et l'esprit de l'eau, qui prend la forme d'un cheval. Les vagues venant s'échouer sur la grève nous semblent réelles tellement elles ont été efficacement recréées.
Même si Frozen 2 n'est pas tout à fait à la hauteur de son prédécesseur, on ne peut nier sa grande beauté, son humour percutant, ses belles valeurs et son récit intrigant. Somme toute, on peut dire que Disney a réussi son pari.