Malheureusement pour Katherine Heigl, son nom n'est pas le présage d'une oeuvre mémorable. Mis à part Knocked Up, qui grâce à l'intelligence de Judd Apatow avait amené un brin de désinvolture dans le paysage cinématographique américain, la comédienne est généralement associée à de fades productions imaginées pour distraire momentanément le coeur des célibataires et autres éternels romantiques. One for the Money n'est pas ce qu'on pourrait appeler le mouton noir du curriculum de l'actrice, bien au contraire. Stéréotypé à l'excès et trop souvent improbable, le long métrage humoristique ne sait se différencier des autres longs métrages du même genre qui promeut la détermination et l'assurance féminines. Ce ne sont évidemment pas de mauvaises valeurs à encourager, mais lorsqu'elles sont véhiculées par une vendeuse de lingerie de chez Macy's qui décide du jour au lendemain de devenir chasseuse de primes pour bouquer ses fins de mois, le personnage et les principes qu'il avance deviennent soudainement beaucoup moins crédibles.
La comédie débute pourtant d'un aplomb favorable. Une narration omniprésente, qui décrit et commente les images, apporte une personnalité distinctive à l'oeuvre. Mais cette dernière, qui était pourtant responsable de la plupart des qualités humoristiques du film, se dissout rapidement au profit de dialogues puérils et d'échanges sans intérêt. La bonne fille amoureuse du bad boy c'est une rengaine qu'on a marre de se faire raconter (à moins bien sûr que le cadre et la forme ait suffisamment d'intérêt pour nous faire oublier la mièvrerie de l'histoire, mais ce n'est visiblement pas le cas ici). Et quand le bad boy n'a même pas la carrure, la crédibilité de l'emploi, on nage en plein désastre. Même s’il lui ressemble un peu physiquement, Jason O'Mara n'a pas le charisme d'un Gerard Butler, qui a récemment été lui aussi un chasseur de primes dans The Bounty Hunter; un film tout aussi mauvais que One for the Money mais avec des interprètes légèrement plus défendables dans des rôles de criminel et de policier que le sont O'Mara et Heigl.
Certains seront peut-être tentés de défendre les scénaristes de ce film imparfait grâce à l'argument bidon - mais souvent utilisé - du : « c'est inspiré d'un livre donc les auteurs devaient respecter les écrits originaux ». Tout d'abord, personne n'oblige l'équipe de création à copier l'histoire jusque dans ses moindres détails et secundo, le médium de la littérature et celui du cinéma sont bien différents et doivent être considérés comme tels. Dans un roman, l'auteur peut, grâce à des descriptions explicites et des mises en contexte, rendre crédible une vendeuse de sous-vêtements qui se recycle dans la capture de criminels, mais dans un film, il est beaucoup plus complexe de rendre vraisemblable une situation comme celle-là et visiblement, ce n'est pas vers les scripteurs de One for the Money qu'il faut se tourner pour connaître la recette miracle.
Après The Ugly Truth, Killers, Life as We Know It et New Year's Eve, One for the Money s'ajoute à la longue liste des déconvenues cinématographiques de Katherine Heigl. On espère que la comédienne, qui a fait sa marque à la télévision dans Grey's Anatomy et Roswell, possède le talent nécessaire pour se retrouver parmi les monstres du cinéma américain, mais il faudra attendre encore un peu pour le savoir parce que le constat qu'on arrive à poser jusqu'à maintenant est assez peu reluisant.
Stéréotypé à l'excès et trop souvent improbable, le long métrage humoristique ne sait se différencier des autres longs métrages du même genre qui promeut la détermination et l'assurance féminines.
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