Le secret de la réussite d'une comédie réside, la plupart du temps, dans l'effet de surprise. Un film prévisible, aux thématiques convenues et usuelles, ne risque donc pas d'étonner, de confondre et donc, de faire rire. La belle-famille, le premier opus de la série paru en 2000, réussissait généralement bien à nous dérouter; les mésaventures de Greg et les excentriques subterfuges de son beau-père pour s'assurer de son honnêteté étaient particulièrement originaux et assez nouveaux pour convaincre le public. Dix ans plus tard, la recette n'est plus aussi efficace et les créateurs semblent avoir manqué d'aplomb, recyclant de mauvais gags inspirés d'oeuvres similaires et nous plongeant dans des situations loufoques, souvent plus absurdes qu'amusantes.
Après avoir été victime d'une attaque cardiaque, Jack se met à se questionner sur l'avenir de la famille Byrnes. En raison du divorce de sa fille cadette, le seul héritier masculin de la famille reste Greg Focker. Il lui octroie donc le titre prestigieux de « grand parrain ». Pour accomplir avec droiture cette nouvelle fonction et ramener plus d'argent au foyer, Greg accepte de représenter un nouveau médicament contre le dysfonctionnement érectile. Il donne donc une conférence sur le sujet avec la très jolie représentante pharmaceutique Andi Garcia. Jack croit alors qu'il a une aventure avec cette dernière et perd la confiance qu'il avait pour son gendre.
Tous les clichés risibles de premier niveau - apparemment drôles - qu'on nous rabat successivement dans ce genre de comédie - les blagues de cul, de pets, de vomi et toutes ces choses qui font rire aux larmes les enfants de quatre ans et qu'on tente, en tant qu'adultes, d'éviter sont présents dans le troisième chapitre de la franchise. Et, en plus d'être omniprésents, ils sont prévisibles - un petit garçon qui ne veut pas manger sa lasagne parce qu'il dit avoir mal au coeur et qui est forcé de le faire par son père ne peut résulter - dans ce genre de comédie typée - que par une éruption chaotique de vomissures.
Certains moments sont tout de même amusants - particulièrement lorsque Jack tente d'obtenir des informations secrètes grâce à ses contacts à la CIA, mais se fait répondre qu'il serait plus simple de chercher ce genre de renseignements sur Google - et la spécificité des personnages, instaurée dans les précédents chapitres, est assez bien respectée. L'évolution de chacun d'eux est tout à fait cohérente - Greg est devenu chef de département, sa mère anime une émission de télévision sur les pratiques sexuelles des Américains et Jack est tout aussi paranoïaque et cartésien. Mais, malheureusement, malgré leur développement conséquent, ils n'ont plus la force rassembleuse et attachante qui les définissait si bien jadis. Les Focker et les Byrnes deviennent prévisibles en vieillissant...
Peut-être est-ce parce qu'on connaît trop bien les protagonistes et envisage trop facilement leurs réactions, ou peut-être est-ce parce que le film nous donne trop d'indices sur la possible tournure des évènements, mais La petite famille manque vraisemblablement de profondeur et d'imprévu pour être à la hauteur des attentes que l'on pourrait avoir envers cette franchise qui a fait ses preuves et a marqué momentanément le monde du cinéma. Des coussins à pets et des poils de pubis, ce n'est franchement pas ce que l'on envisageait d'une série de films qui a récolté plus de 450 millions $ au box-office nord-américain. Dommage...
Tous les clichés risibles de premier niveau - apparemment drôles - qu'on nous rabat successivement dans ce genre de comédie - les blagues de cul, de pets, de vomi et toutes ces choses qui font rire aux larmes les enfants de quatre ans et qu'on tente, en tant qu'adultes, d'éviter - sont présents dans le troisième chapitre de la franchise.
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