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L'ennui des rois.
Cette production entre le Québec et la Côte d’ivoire a fait sensation dans beaucoup de festivals et a reçu les louanges de nombreuses critiques internationales. Alors lorsqu’on se retrouve dans la position délicate du rejet, on se demande si on a vu le même film. Mais « La Nuit des Rois » est tellement particulier et spécial qu’il est ici tout à fait compréhensible qu’on n’y adhère pas. C’est typiquement le film qui divisera ses spectateurs en deux et ne touchera pas forcément le grand public. Comme il ne nous a absolument pas touché. Ce n’est pas un mauvais film attention, loin s’en faut, et il plaira certainement aux amateurs de bizarreries exotiques mais la pluie de compliments qu’on lui appose apparaît tout de même un tantinet exagérée. En effet, on est tout aussi dubitatif que devant le multi-primé mauritanien d’Abderrahmane Sissako, « Timbuktu ».
Outre leur origine africaine commune, un continent où le cinéma qui y est produit demeure rare et peine encore et toujours à se frayer une sortie sur les écrans de cinéma, ces deux films ont en commun leur aspect lyrique voire onirique qui passe ou qui casse. En effet, ce type de digressions est souvent sujet à scinder le public en deux entre ceux qui y sont sensibles… Et les autres, dont nous faisons partie. Ces histoires racontées par un détenu qui doit captiver son auditoire jusque l’aube sous peine de mourir ne sont pas envoûtantes pour tout le monde et encore moins intéressantes. Le sujet se révèle bien léger avec le recul et difficile de faire le lien entre ces comptines inspirées des mille et une nuits. Quant aux scènes plus terre à terre dans la prison, elles ne sortent pas du lot des films carcéraux.
S’il est vrai que l’on peut admirer la mise en scène de Philippe Lacôte, belle et puissante, la non adhésion envers ce qu’elle illustre la rend complètement caduque et on attend qu’une chose : que ce film étrange qui ennuiera une bonne partie du public se termine. On reste totalement extérieur à cette histoire convoquant des croyances et légendes ancestrales comme au destin des personnages. On ne saisit pas toutes les nuances du propos, surtout si l’on n’est pas expert en culture africaine. Quant à la présence de Denis Lavant dans une composition de cinglé (encore), elle relève du gimmick de mauvais aloi. « La Nuit de Rois » est à réserver à un public averti friand de films des antipodes emplis de poésie. L’originalité peut être payante mais elle n’emporte pas le consentement de tout le monde… C’est déplaisant et tout sauf captivant.
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un "autre" Shéhérazade ?
ma grand-mère m'avait dit quand j'eus mes 15 ans "Tu sais que les garçons peuvent jouer "Shéhérazade" aussi, hein ?" Je n'avais rien compris ! Alors arrive "La Nuit des Rois" alors arrive "Roman"