Pitch Perfect a connu un succès inattendu sur les écrans en 2012. La chanson « Cups » a fait sensation dans les radios cette année-là et le public a découvert la superbe voix d'Anna Kendrick. Comme les succès populaires à Hollywood viennent rarement seuls, une suite est née quelques années plus tard, qui a récolté un somme on ne peut plus honorable (287 millions $ dans le monde). Voilà pourquoi nous avons aujourd'hui droit à un troisième film sur les aventures des Bellas, qui ont depuis quitté l'université et oeuvrent sur le marché du travail.
Cet ultime effort est certainement le moins efficace de la franchise. On sent qu'on a étiré la sauce. Sortir la chorale universitaire du système scolaire était une mission périlleuse que les scénaristes sont arrivés à accomplir qu'en partie. Malhreuseument, le public est très peu interpelé par cette tournée des bases militaires d'Europe. Le destin de Beca, qui a toujours été le personnage central de la franchise, n'intéresse plus beaucoup les spectateurs, qui n'ont d'yeux que pour les frasques de Grosse Amy.
Celle qui a toujours été le faire-valoir comique dans les productions précédentes devient la protagoniste de cette nouvelle mouture. Le secret du succès de la série reposait sur son humour irrévérencieux, vulgaire et imprévisible. Grosse Amy pouvait décocher des blagues salaces et complètement déplacées à tout moment, même - et surtout - dans les situations d'une grande intensité. Heureusement, cet aspect original et unique de Pitch Perfect se retrouve encore dans ce troisième volet. Rebel Wilson nous fait encore mourir de rire avec ses interventions toujours excessivement inappropriées. John Michael Higgins est aussi de retour dans le rôle du commentateur sexiste, un misogyne de la pire espèce qui serait brûlé sur la place publique s'il existait réellement.
On peut lever notre chapeau aux doubleurs québécois qui nous offrent une traduction juste et salace de la comédie américaine. Mention spéciale à cette évocation subtile, mais désopilante de L'amour est dans le pré.
Les segments chantés, qui ont toujours été la force de la franchise, sont ici beaucoup moins enlevants qu'ils ne l'ont été par le passé. Alors que dans la première mouture, on nous avait éblouis avec l'a cappella et des reprises irrésistibles, et que, dans le second film, on nous avait charmés avec une chanson originale, Pitch Perfect 3 ne propose rien de nouveau musicalement parlant.
On ne peut pas dire qu'on ne passe pas un bon moment avec les Bellas, mais il s'agit certainement de l'épisode le plus ennuyant qu'elles nous ont offert au fil des ans. Il est temps pour Anna Kendrick et sa bande d'accrocher leur micro. Elles ont livré de bonnes performances, mais le momentum est passé...