Comme le premier film a été une surprise généralisée, et un vent de fraîcheur bienvenu au sein d'une cinématographie trop mécanique, la suite de la comédie musicale Pitch Perfect était attendue par plusieurs et se devait d'être à la hauteur de l'originale pour combler les expectatives de ses admirateurs anxieux. Malheureusement, Pitch Perfect 2 n'est pas aussi efficace que l'a été son prédécesseur. Est-ce le cachet de la nouveauté et de l'inattendu qu'on ne retrouve pas dans ce second chapitre? Ou peut-être que les attentes étaient trop grandes pour une production qui n'avait pourtant, initialement, que de minces ambitions?
Quoi qu'il en soit, quoi que nos appréhensions aient pu nous amener à croire, Pitch Perfect 2 réunit beaucoup de thématiques, beaucoup de dilemmes, beaucoup de conjonctures et cette pléiade d'éléments donne rapidement le tournis aux spectateurs qui s'efforcent de faire de toutes ces informations un ensemble uniforme. La fin de l'université et le début de la vie adulte, les championnats mondiaux de chant a capella, la relation amoureuse naissante entre Grosse Amy et Bumper, la thérapie pour resserrer les liens dans les bois, le stage de Beca dans une maison de disque, l'arrivée d'un nouveau membre dans le groupe des Bellas, l'affrontement entre plusieurs formations a capella chez un riche admirateur, et d'autant de situations et de trames différentes pour un film de moins de deux heures... Les longueurs sont ici inévitables et elles sont - tristement - ressenties par le public, qui s'est déplacé d'abord pour voir des chorégraphies et des prestations musicales.
Mais, malgré cette surcharge corrosive, Pitch Perfect 2 réussit bien ce qu'il sait faire de mieux; chanter. Les numéros de chant sont, pour la plupart, remarquables, qu'ils soient faits par les Bellas ou par leurs compétiteurs. Ce genre de films qui présentent quelques performances moins flamboyantes au début pour nous amener jusqu'à un spectacle exceptionnel lors de la grande finale doit être suffisamment bien dosé pour que le public ait des frissons lors de cet ultime numéro. Le film, réalisé cette fois par Elizabeth Banks, réussit ce défi que bien des productions du même genre échouent lamentablement. Lorsque les Bellas montent sur scène pour la représentation finale, la tension est à son comble et le résultat est aussi époustouflant qu'espéré.
Ce qui avait aussi différencié Pitch Perfect lors de sa sortie dans les salles en 2012, c'était son humour grossier et son attitude dévergondée. La scénariste a pris soin de conserver cet aspect important de la production. Nous avons donc droit d'emblée à un superbe : « Une fille obèse qui se balade au plafond, qui n'a pas rêvé de ça! », ainsi qu'un délicieux : « le recteur va vous recevoir jeunes salopes » quelques minutes plus tard. Ce sont les juges, interprétés par Elizabeth Banks et John Michael Higgins, qui ont droit aux répliques les plus salaces, et ils les gèrent à merveille. À noter que le doublage français de Pitch Perfect 2 est très compétent et ne nous donne pas l'impression que le film serait bien meilleur en version originale, comme c'est malheureusement le cas la plupart du temps.
Le deuxième opus des aventures des Bellas de Barden est plutôt compétent. Hormis quelques superfluités inutiles et gênantes, le long métrage arrive à nous insuffler cette même désinvolture et ce même bonheur contagieux que l'avait fait la première mouture. Attention par contre, il se pourrait que vous ayez envie de rejoindre une chorale suite au visionnement de ce film...