La bande-annonce de House at the End of the Street était tellement effrayante, tellement bien articulée et originale, que mes attentes envers ce suspense d'épouvante étaient, je l'avoue, élevées. Malheureusement, cette publicité qui prétendait remonter jusqu'aux origines de la peur elle-même, s'avère, au final, bien plus terrifiante que le film dont elle découle. Pourquoi le long métrage d'horreur n'a-t-il pas utilisé l'esthétique et les techniques audacieuses de sa bande-annonce, pourquoi retrouve-t-on davantage de caractère dans sa campagne publicitaire que dans son résultat à l'écran?
House at the End of the Street se révèle, somme toute, assez linéaire et prévisible. Bien sûr, on s'évertue tant bien que mal à créer la surprise grâce aux plus vieux trucs du septième art; en nous laissant croire que les apparences sont parfois trompeuses et que le cauchemar, le vrai, n'est qu'à quelques pas, mais on réalise rapidement que le film essaie trop fort. L'histoire horrible de cette famille dont les parents ont été assassinés par leur fillette, donnait pourtant une prémisse intéressante à un récit d'horreur classique qui, en étant bien amené, aurait pu aisément s'avérer d'une grande efficacité. Pourtant, on a décidé de compliquer la chose et il est de plus en plus ardu, à mesure que le récit se développe, de justifier certains gestes des protagonistes. Et, tout ça va au-delà de la simple consternation de voir une jeune femme saine d'esprit décider de descendre au sous-sol dans une maison lugubre pour trouver la source d'un bruit inquiétant (même si, ces « instincts » de héros de films d'horreur consternent toujours).
Le long métrage prend, également, beaucoup de temps avant de démarrer, avant de devenir vraiment angoissant, assez pour que le public s'avance sur son siège et s'inquiète du sort de la protagoniste. L'introduction des personnages et la mise en contexte générale s'étirent inutilement et il faut attendre près d'une heure avant que l'action s'enclenche définitivement jusqu'à une finale explicative.
Jennifer Lawrence, découverte par le grand public dans The Hunger Games, est toujours aussi rafraîchissante et attachante. La jeune femme représente bien « l'adolescente typique » (dans ce film, comme dans la plupart de ses apparitions au grand écran) avec ses traits honnêtes et son attitude désinvolte. Elle n'a pas plus de difficultés à se faire aimer par les amateurs de films d'horreur que les jouvencelles, ferventes des exploits de Katniss Everdeen. Max Thieriot, entre psychotique et charismatique, livre également une performance fort louable qui provoque à quelques reprises les frissons désirés.
Le film House at the End of the Street n'atteint peut-être pas les objectifs qu'il s'était - peut-être inconsciemment - imposés dans son angoissante bande-annonce, mais il arrive tout de même à faire trembler quelques âmes et tressaillir quelques esprits vulnérables. On est bien loin du Psycho (même si parfois on en sent les lointaines influences) ou du Hannibal, mais House at the End of the Street n'oublie pas en cours de route sa mission d'effrayer ses sujets et garde en haleine son public, malgré quelques maladresses, jusqu'à la fin.