Après le masque et la légende, voici la parodie – très réussie – de Zorro, où les clichés s'accumulent et où les simplifications scénaristiques deviennent la norme. Zorro a fait une blague, il s'est trouvé très drôle, et il essaie de nous convaincre qu'il est amusant. Raté.
Alors que son prédécesseur, Le masque de Zorro, avait un certain charme – qu'il allait principalement chercher dans le charisme de ses acteurs principaux – ce nouveau film du justicier masqué le plus grotesque de l'Ouest devient vite une immense et bien trop longue blague où il faudra subir Zorro en état d'ébriété, Zorro en mauvais père et Zorro en croyant monologuiste. Se battre ou ne pas se battre? Telle est la question qui afflige tous les super héros de l'univers dans leur deuxième film, Zorro ne fait désormais plus exception. Et, à voir toutes les pirouettes que Zorro fait à des dizaines de mètres au-dessus du sol, disons qu'il n'a rien non plus à envier à Spider-man ou à Batman.
Dix ans se sont écoulés depuis le mariage entre Diego de la Vega et Elena. Ils ont même un fils, Joaquin, qui ignore tout des activités secrètes de son père. Il le trouve évidemment ringard et lui reproche ses nombreuses absences. Elena aussi, si bien qu'elle décide de la quitter au profit d'une riche viticulteur français qui a un vilain projet diabolique pour empêcher la Californie de devenir le 31e état des États-Unis. Tout ça parsemé de revirements scénaristiques prévisibles et simplistes. Assez pour faire crier le public de désarroi devant tant d'âneries.
Les clichés s'accumulent rapidement et les improbabilités scénaristiques sont la norme de cette nouvelle aventure aussi improbable qu'ennuyante de Zorro, incarné ici par un Antonio Banderas qui se cherche. Sans dire qu'il est complètement mauvais, disons simplement qu'il est soumis à un scénario burlesque qui n'exploite pas ses capacités d'acteur. Le problème c'est qu'il suscite des rires lorsqu'il ne faudrait pas – son monologue devant la croix – et qu'il tombe à plat lorsqu'il faudrait faire rire – cette longue et répétitive séquence an bal. Définitivement, il ne s'est pas trouvé. Catherine Zeta-Jones lui donne la réplique tant bien que mal, y allant d'accablantes inepties du genre de « Tu en connais pas ton fils, et encore pire, il ne te connais même pas. » Des répliques souvent présentées dans la bande-annonce, qui sont d'autant plus ridicules une fois remises dans leur contexte. Loin d'être convaincant. Sans oublier que les personnages secondaires - ce ridicule, ennuyant, pathétique et très chanceux prêtre particulièrement – sont non seulement des clichés éhontés, mais aussi de vulgaires accessoires qu'on déplace, assassine, manipule et sauve des méchants à sa guise.
Le réalisateur Martin Campbell prouve ici qu'il n'est pas nécessaire d'avoir des voitures pour tout détruire, il le fait très bien avec des chevaux. Ça promet pour le prochain James Bond. Sinon, sa réalisation verse régulièrement dans la parodie, les méchants font des chutes impossibles, se relèvent et continuent de se battre contre Zorro, qui virevolte aussi un peu partout grâce à son très polyvalent fouet. Une réalisation ultra-conventionnelle, aussi enfantine que l'ensemble du film.
Il y a aussi le montage, qui est particulièrement niais et qui nuit au rythme. Jamais les actions de Zorro ne nous intéressent vraiment, et le montage y contribue grandement en tentant d'insérer des clins d'œil prétendument comiques aux aventures de Zorro et de toute sa petite famille. Vraiment, La légende de Zorro se veut un film familial médiocre, qui ne plaira qu'aux enfants en très bas âge car il stimulera peut-être leur imaginaire. Sauf que pour tous les autres, l'expérience est évidemment puérile, prévisible et longue, surtout. Zorro n'a pas raconté de blague, il est en devenu une. Et elle est bien trop grosse pour passer.
Après le masque et la légende, voici la parodie – très réussie – de Zorro, où les clichés s'accumulent et où les simplifications scénaristiques deviennent la norme. Zorro a fait une blague, il s'est trouvé très drôle, et il essaie de nous convaincre qu'il est amusant. Raté.
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