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Isabelle Adjani en enseignante perturbée.
Les accents, dans ce film français, m’ont causé des problèmes de compréhension. On est plus habitué à ces prises d’otages dans les écoles américaines, mais dans ce film c’est en France que ça se passe. J’ai trouvé étrange le comportement pathologique de cette professeure. Normalement, elle aurait dû être envoyée en congé de maladie par ses supérieurs. Ce pistolet dans une salle de cours passe d’une main à une autre : c’est peu réaliste. Le comportement des policiers français ne correspond pas à nos pratiques du SWAT. J’ai bien aimé cette histoire de journée de la jupe. N’est-ce pas au Kenya qu’une adolescente a été déshabillée en public parce qu’elle portait une mini-jupe? Le phénomène des banlieues en France prend de l’importance dans ce film.
critique La journée de la jupe
La journée de la jupe fait par celui a qui l‘on devait le scénario de L’œil au beur noir, durant 1heure 30, il nous décrit les difficultés de l’enseignement en ZEP et la violence noyé dans ses propres contradictions, que celle-ci soient par rapport à la religion ou autre. Le film repose donc sur une bonne idée e départ, montrer alors que des directives vont être pris pour réduire la durée des stage pratique des enseignants, sans fausse artifices la galère que rencontre au quotidien les profs en zones sensibles enlisés dans des situations dépassants de très loin leur compétences dans ces domaines. Et l’utilisation afin d’apporter une ambiance huis clos psychologique qui permet de façon originale de traiter un sujet devenu important «comment comprendre ces jeunes de banlieues qu’on semble laisser pour compte», souvent déchirés entre des cultures différentes et leur montrer la place qu’ils peuvent occuper dans une école dite laïque (le sujet a pas mal fait débat) et le fait de mettre dans une salle polyvalente les lèves et la prof permettra donc de laisser entrevoir les idéologies se confrontées, des personnalités qui apparaissent et des vérités parfois difficiles à avouer sortir.
La journée de la jupe, malgré son affiche et son titre pas très racoleur est donc une véritable surprise de l’année 2009 qui arrive donc a réussir à jouer sur deux tableaux différents: la partie sociale et l’autre un peu plus inattendue, du divertissement qui a aussi l’audace d’instruire et rester intelligent. On pourrait prendre le film pour un nouveau «entre les murs» mais Lilendeld nous montre ici que histoire et sujet peut être conjointement associé pour donner un excellent film, arrivant à faire du cinéma conscient tout en l’enrobant dans un récit , car la journée de la jupe n’est plus ni moins un film exposant une prise d’otage respectant tout les codes propres à ce type e sujet mais en y apportant de manière très intelligente des réflexions sur la sexualité adolescente ou encore le rôle que peuvent aujourd’hui apporter les enseignants dans des ZEP, certes pas toujours abordés de manières fine, mais le fait est que le réalisateur arrive en l’espace de 1heure 30 à dresser un état des lieux plutôt inquiétant de la situation actuelle sans jamais réussir à ennuyer le spectateur scotché par ce qu’il voit. Le tout aidé par un retour en force de notre Adjani nationale très en forme arrivant à rendre touchant et crédible ce prof fragile dans son opposition tendue avec ces élèves. Et porte ainsi une bonne partie du film sur les épaules. Bref un rôle qui lui va comme un gant, tant on sait qu’elle a des engagements politiques surtout envers le racisme, se rappelant (grâce à ce film) à nos bon souvenirs, et ce malgré quelques excès de jeu. Le tout aidé par des personnages secondaires, composés pour la plupart de premiers comédiens s’en tirant plus que bien (mention spécial à Sonia Amori) et un Denis Podalydès très bon en négociateur. Quelques mois donc après la sortie de «entre les murs», Jean-Paul Lilienfeld propose un nouveau regard sur la vie des enseignants mais aussi des étudiants et si le film se rapproche de temps en temps de la parodie par certains excès scénaristiques, il n’en demeure pas moins que le film reste réaliste dans les différents sujets abordés, dont les scénaristes abordent plusieurs sujets: la religion, les origines ethniques, les inégalités sociales, les insultes, le viol…. On peut se faire la réflexion qu’il y en a trop mais l’ensemble demeure cohérent et généralement d’une efficacité à toute épreuve. On tombe très vite dans l’intrique qui se met donc très rapidement en place, obligeant le spectateur à se sentir en otages, ne sachant à aucun moment ce dont la suite lui réserve. Le scénario très riche donne également un rythme qui reste le même empêchant de sombrer dans l’ennui. La journée de la jupe est donc en soit un excellent film. On regrettera que le réalisateur n’est pas accordé un peu plus de soin à sa mise en image, qui devant le type de sujet et la nature, on aurait aimé un peu plus de maniérisme, sans doute du à un manque de budget, surtout quand on sait que le projet a été difficile à monter, mais on aurait quand même aimé un peu plus de dimension visuelle musclée. La journée de la jupe a donc véritablement sa place dans le cinéma de genre français, non par la réussite de ce dernier mais aussi par le sujet dont il traite, le réalisateur est fin connaisseur en ce domaine et montre qu’il a acquis une certaine maturité, tout en gardant les styles et les valeurs qui lui sont propres et un choix aussi dur qu’est ce dernier n’a pas empêcher de le traiter avec une certaine ironie. Proche de ses acteurs, le réalisateur offre une mise en scène extrêmement moderne, caméra à l’épaule bien souvent, renforçant la recherche de la moindre émotion contrastant avec un décor plutôt théâtral entre scènes et fonds noirs. On a aussi le droit d’admirer le réalisateur à jongler entre différents genres tels que le reportage, film d’action pur et dur, le film mélange donc des tons avec une certaine aisance qui au final dégage une étonnante fraicheur, et prouve que malgré le manque de moyen évident du film, le film n’en demeure pas moins sympathique.
Adjani confirme et réussit son retour sur nos écrans, on prend ainsi conscience à quel point cette actrice nous avait manqué, confirmant un charisme et un talent époustouflants, apparaissant sous un jour que beaucoup de personnes (moi en tête) ne connaissait. Elle n’hésite pas à donner de sa personne comme par exemple en se ridiculisant mais en apportant aussi de nombreuses scènes d’émotion, comme mettre un coup de boule ou s’énerver car personnes n’arrivent à retenir le vrai nom de Molière, cela ne devrait donc laisser personne indifférent.
Ce film est donc la confirmation que le cinéma français encore de nombreuses choses à dire et heureusement (et ce malgré que se soit difficile) grâce à une particularité en France qui est de donné la chance à des réalisateurs comme Jean-Paul Lilienfeld de réaliser des films traitant de sujet difficile mais nécessaire.