Réunir trois acteurs comiques aussi talentueux et populaires que Jack Black, Steve Martin et Owen Wilson était une réussite en soit pour une comédie, avouons-le, assez modeste et sans grande envergure comme The Big Year. Pourtant même l'étoffe des comédiens et leur sens du rythme ne peut empêcher le film de devenir rapidement fastidieux et impotent. On ne peut pas blâmer le scénario qui, somme toute, s'avère bien écrit et plutôt original. On ne peut pas non plus en vouloir personnellement aux acteurs qui réussissent tout de même à amener une personnalité - à transmettre leur couleur respective - à l'oeuvre. Il serait également injuste d'incriminer le réalisateur David Frankel, qui parvient à immortaliser efficacement la beauté de chacun des lieux et ce qu'ils représentent pour les différents personnages. Alors à qui la faute? Dans le cas présent, chacun des actants doit assumer partiellement l'échec de la production parce que le film n'est pas mal filmé, mal écrit, mal personnifié ou mal construit, il est tout simplement plate.
Peut-être est-ce aussi le fait qu'on nous a vendu The Big Year comme étant une comédie - les trois acteurs principaux sont, de toute façon, rarement associés à autre chose - alors que le film se révèle pourtant être davantage un drame avec ses enjeux sévères et ses dénouements psychologiquement lourds. L'observation d'oiseaux et le défi que se sont lancés trois ornithologues amateurs de parcourir l'Amérique du Nord à la recherche des spécimens les plus rares est la porte d'entrée d'une histoire beaucoup plus complexe et profonde qu'elle le laisse à prime à bord paraître. Et cette intensité dramatique, cette perspective plus cérébrale du sujet, déstabilise irrémédiablement le public qui s'attend - après, entre autres, avoir lu les premiers mots du film qui stipulent : « Ceci est une histoire vraie. Seuls les faits ont été changés » - davantage à rire qu'à philosopher.
Le cinéaste est parvenu à rendre ses lettres de noblesse aux paysages américains qui n'ont rien à envier aux autres régions, aux autres pays, côté panoramas. Que ce soit dans les Everglades en Floride ou sur les terres bucoliques et gelées de l'Alaska, chaque prise de vue vaut le détour - sans devenir contemplative à l'excès - et nous donne l'envie de commencer à pratiquer l'ornithologie.
Les trois héros - interprétés avec distinction et fragilité par trois comédiens qui n'ont en commun que l'humour - ne finissent jamais par former une alliance, à créer une symbiose assez rigoureuse pour faire avancer le récit vers un but commun. Chacun prend sa propre voie et ces différentes pistes narratives ne se retrouvent que dans une conclusion prévisible et maladroite. Si les protagonistes en étaient venus à un partenariat plus serré, le film ne se serait probablement pas aventuré dans toutes les directions et nous aurait paru, narrativement du moins, plus cohérent.
Il serait faux d'affirmer que The Big Year est un échec absolu, après tout, prises individuellement chacune de ses variables fonctionnent et prouvent à un moment ou à un autre leur pertinence au sein du long métrage. Pourtant ce n'est pas du contentement que l'on ressent principalement lorsque défile le générique de fin, mais plutôt de la déception. Comme si on avait tenté de trouver l'oiseau rare au sein de cette histoire, mais qu'au final, il ait décidé de rester caché.
Alors à qui la faute? Dans le cas présent, chacun des actants doit assumer partiellement l'échec de la production parce que le film n'est pas mal filmé, mal écrit, mal personnifié ou mal construit, il est tout simplement plate.
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