Il est plutôt difficile de faire entrer La gloire des ondes dans un carcan précis; la relation amoureuse est développée avec retenue, le drame se fait discret derrière les scènes comiques qui n'ont pas l'efficacité qu'elles semblent revendiquer et le réalisme de l'histoire écarte l'hypothèse d'un film de genre. On se tourne donc instinctivement vers le qualificatif générique de « comédie légère » (on pourrait aussi dire « facile », « banale » ou « ordinaire » mais tentons de ne pas être péjoratif d'entrée de jeu).
Becky vient tout juste d'être renvoyée. Elle accepte un nouvel emploi à la chaîne IBS comme productrice exécutive de l'émission du matin. Comme les cotes d'écoute sont en baisse et que l'émission est la risée de toutes les stations de télévision, Becky décide de mettre les bouchées doubles en engageant l'un des meilleurs journalistes de New York, Mike Pomeroy. Malheureusement pour elle, Mike est un être arrogant et égoïste qui ne fera aucun effort pour améliorer l'émission ou lui donner la crédibilité dont elle a besoin. Il est présent sur le plateau que pour le chèque de paye.
Ce n'est pas la première fois que l'on exploite au cinéma cette dualité entre un présentateur télé et sa productrice - on n'a qu'à penser à La vérité toute crue, paru l'an dernier - mais, l'une des principales qualités de La gloire des ondes est la franchise, le réalisme, de cette dite situation. Aussi caricatural que peut l'être leur personnage respectif, Rachel McAdams et Harrison Ford réussissent à nous faire croire à la persévérance démesurée de l'une et à l'égocentrisme intraitable de l'autre. Bien que le dénouement soit forcé et absurde, l'évolution psychologique des personnages s'avère tout de même authentique et efficace narrativement.
L'histoire d'amour entre l'héroïne et un charismatique producteur de la même chaîne est si superficielle, si effacée, qu'elle semble avoir été ajoutée en désespoir de cause pour attirer la gent féminine ou pour définir génériquement le film (un échec évident). L'aspect comique est également négligé. On nous présente des situations qui devraient être amusantes, cocasses, mais qui nous apparaissent trop souvent comme désespérées (une jeune professionnelle qui ne peut vivre sans son Blackberry, c'est plus triste qu'humoristique). Le drame obtient le même traitement lacunaire; une mère qui dit à sa fille que ses ambitions sont insensées, absurdes, et qu'elle ne devrait pas s'acharner pour réussir, c'est un discours impensable qui, par son illogisme, provoque davantage le rire que la compassion.
Les thématiques régentes de dépassement de soi et de persévérance sont tout de même pertinentes et ajoutent au film un aspect égayant (on remercie la musique triomphale au passage) - même si, à plusieurs endroits, le scénario plonge radicalement dans un moralisme aberrant, nous laissant croire que le détermination est la seule avenue efficace.
Dans sa catégorie généraliste - pour ne pas dire commune ou populiste - le long métrage de Roger Michell est tout de même intéressant. Ce genre de film que l'on écoute en pyjama de flanellette avec un bol de crème glacé praline et crème (la saveur est substituable) devant un feu de foyer un soir de tempête de neige. En l'absence d'au moins une de ces précédentes composantes, La gloire des ondes risque de vous paraître terne et prévisible.
Ce genre de film que l'on écoute en pyjama de flanellette avec un bol de crème glacé praline et crème (la saveur est substituable) devant un feu de foyer un soir de tempête de neige. En l'absence d'au moins une de ces précédentes composantes, La gloire des ondes risque de vous paraître terne et prévisible.
Contenu Partenaire