Vu au Festival du Film de Toronto 2017.
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Guillermo del Toro a une façon bien particulière de raconter ses histoires. Le cinéaste mexicain, qui nous a notamment donné Pan's Labyrinth et Hellboy, arrive à nous transporter dans ses univers fantastiques avec sensibilité et intelligence. The Shape of Water respecte cette tendance et nous enfièvre par sa beauté et ses émotions à fleur de peau.
Comme sorti d'une autre époque, à une ère où le cinéma se faisait en noir et blanc et sur pellicule, The Shape of Water raconte l'histoire attendrissante d'une femme muette du nom d'Elisa qui découvre l'existence d'une créature aquatique dans l'un des bassins du laboratoire secret où elle travaille en tant que concierge. Alors que les hauts gradés du gouvernement craignent ce monstre amphibie, Elisa développe une relation bien particulière avec la créature. Quand elle comprend que le responsable de la sécurité, M. Strickland, a décidé d'éliminer le spécimen, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour le sauver.
Sally Hawkins, qui incarne l'héroïne, apporte une sensibilité hors du commun à son personnage. Elle possède un charme à la Grace Kelly qui transperce l'écran. Le public croit aux sentiments qu'elle éprouve pour cet homme exceptionnel. Octavia Spencer apporte un aspect plus comique et léger à la production. L'humour bienvenu passe à travers ses frêles épaules et celles de Richard Jenkins, qui interprète un ermite artiste qui s'est lié d'amitié avec Elisa. Michael Shannon est aussi parfaitement détestable dans le rôle du vilain. Il s'agit là d'ailleurs de l'un des méchants les plus marquants de l'année au cinéma.
Les effets spéciaux, bien que construits avec peu de moyens, sont féériques. Cette scène dans la salle de bain remplie d'eau est d'une poésie sans nom et que dire de cette ouverture sous-marine digne des plus grands conte de fées! D'ailleurs, le film nous apparaît parfois comme une version « guerre froide » de La belle et la bête alors qu'une jolie femme différente de ses semblables s'éprend d'une bête hideuse, redoutée de tous.
The Shape of Water fait partie des oeuvres les plus originales et poignantes de l'année 2017. Cette allégorie sur l'amour et la diversité frappe dans le mile et nous donne un espoir essentiel en cette période turbulente.