Revisiter un classique qui a su marquer l'imaginaire des gens est une tâche colossale, et malheureusement, la nouvelle version de La fièvre des planches ne parvient pas à prouver le contraire. Des jeux d'acteurs inégaux, des histoires trop courtes pour séduire et de sempiternels clichés font ombrage à des performances parfois étonnantes et un récit pourtant inspirant.
La fièvre des planches suit de jeunes adolescents de la célèbre école des arts de la scène de New York. Ayant des cours d'art l'avant-midi et le programme régulier l'après-midi, ils doivent travailler fort et prouver qu'ils méritent leur place dans le monde artistique. Certains sont confrontés à l'échec, d'autres doivent apprendre à jumeler étude et travail et certains finissent pas atteindre leur rêve le plus cher, brûler les planches.
Naturi Naughton ressort du lot à travers les nombreux jeunes acteurs qui forment la distribution du film. Par sa voix puissante et mielleuse à la fois, elle est celle que l'on remarque même si ses apparitions à l'écran ne sont pas fréquentes. Kherington Payne, que le public et les producteurs ont découvert lors de l'édition 2008-2009 de l'émission américaine So You Think You Can Dance, n'a pas vraiment la chance de prouver ses talents d'actrice. Ses apparitions sporadiques à l'écran la dévoilent davantage dansant qu'actant, mais aucun doute ici, c'est une magnifique et talentueuse danseuse.
Le scénario est divisé en tableaux, passant des auditions jusqu'à la dernière année d'école. Les histoires de chacun des protagonistes, développées à travers ces différents blocs, sont si courtes que le spectateur ne peut s'attacher réellement aux personnages. Malgré les drames, parfois importants, de certains, le public est insensible n'ayant eu l'occasion de même reconnaître celui qui joue du piano à celui qui fait du ballet classique.
Certains clichés, comme l'amourette juvénile et les parents austères, sont inéluctables (voire indispensable) dans ce genre de long métrage, mais plusieurs d'entre eux auraient pu être facilement évités. Une scène à la cafétéria où tous les jeunes dévoilent leur talent particulier (chantent, dansent ou jouent d'un instrument) se transforme en un vidéo-clip trivial et stérile. Cette morale lassante de rêves atteignables et de destin flexible aurait pu être exploitée de manière plus sincère, plus humaine, mais on a décidé de miser sur le grandiose du spectacle.
Bien que divertissant, La fièvre des planches version 2009 n'est pas à la hauteur de la comédie musicale des années 80. Peut-être n'est-ce qu'une question de perception, mais de repenser un classique apporte ce genre de réflexion rétroactive. Une réplique tirée du film dit : « La réussite ce n'est pas d'être célèbre, c'est seulement d'être heureux lorsque l'on se lève le matin », et pourtant tout le film est orienté vers cet ultime dessein d'éblouir son public, en noyant ses personnages dans des histoires accessoires et d'innombrables performances.
Revisiter un classique qui a su marquer l'imaginaire des gens est une tâche colossale, et malheureusement, la nouvelle version de La fièvre des planches ne parvient pas à prouver le contraire. Des jeux d'acteurs inégaux, des histoires trop courtes pour séduire et de sempiternels clichés font ombrage à des performances parfois étonnante et un récit pourtant inspirant.